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Il est donc conforme à la fois aux conjectures les plus naturelles et aux analogies les plus directes de supposer que les masses du Cantal, du Mont Dore et du Mezenc se sont accumulées primitivement, dans les dépressions, du sol préexistant ; c’est cette analogie si simple qu’il s’agit maintenant de suivre, de discuter et de vérifier.

Dans l’état démantelé où sont aujourd’hui les quatre grands massifs de déjections anciennes de l’Auvergne (ceux du Cantal, du Mont Dore, du Mezenc et du Puy), nous y reconnaissons les restes de quatre masses lenticulaires, plus ou moins tuberculeuses, dont les bords, constamment assez minces, et à peu près intacts, sont situés sensiblement dans un même plan horizontal.

La seule chose qui dans l’état actuel distingue essentiellement les accumulations des matières volcaniques qui composent le Cantal, le Mont Dore et le Mezenc, de celles qui remplissent en partie le bassin du Puy, c’est que les dernières sont dominées de tous côtés par les bords de ce même bassin, tandis que les premières se trouvent aujourd’hui placées dans une position dominante, par rapport à tout ce qui les entoure.

Il s’agit de savoir si, dans l’origine, la partie centrale des trois premières de ces lentilles se trouvait en grande partie, comme sont aujourd’hui ses débris, au-dessus du plan général de ses bords, ou bien si elle se trouvait en grande partie au-dessous dans une dépression du sol inférieur, de manière à ce que sa surface supérieure s’éloignât peu de ce même plan, comme le ferait la masse du Puy, si elle s’était complétée.

Cette question a déjà été résolue dans le paragraphe précédent, puisque nous avons reconnu que les basaltes qui forment très souvent la surface supérieure des lentilles, doivent s’être solidifiés dans une position sensiblement horizontale.

Mais ce moyen de solution n’est pas le seul qui se présente. Il suffit, pour en trouver un autre, de rechercher par quel mécanisme les éruptions trachytiques et basaltiques auraient pu produire directement des massifs, ayant des gisemens aussi diamétralement opposés que ceux que nous comparons, et présentant, du reste, sur tous les points essentiels des caractères semblables.

On peut, en thèse générale, concevoir de deux manières différentes la formation par suite d’éruptions successives, d’un massif de déjections plus épais vers son centre que vers ses bords.

Cette plus grande épaisseur près du centre peut résulter de ce que toutes les déjections se seront déversées les unes par-dessus les autres, autour d’orifices concentrés, principalement près du