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La seconde catégorie se compose des basaltes et des trapps en larges nappes continues et sensiblement horizontales présentant fréquemment, sur leurs bords dégradés, des colonnades de prismes verticaux. Celles de ces nappes qui ne présentent aucune trace de dérangemens considérables se trouvent universellement à de faibles hauteurs. C’est à de faibles hauteurs que se trouvent en effet les basaltes et les trapps du Cap de Bonne-Espérance, de Sainte-Hélène, de l’Ascension, de Gorée, des petites Antilles, des États-Unis, de la Nouvelle-Écosse, du Groënland, de l’Islande, de l’Irlande, de l’Écosse, de l’Hindoustan, des îles de l’Archipel grec sur la côte d’Asie, de l’Italie, de la Hongrie et les basaltes ou grandes nappes du nord de l’Allemagne (Meissner, Vogelsgebirge, Westerwald, etc., etc.). Si la mer s’élevait de la moitié de la hauteur absolue du plomb du Cantal ou de 930 mètres, ou ce qui revient au même, si elle s’élevait au-dessus des plateaux qui lui servent de base, elle recouvrirait et même elle surpasserait de beaucoup tous les basaltes et les trapps en grandes nappes, dont on peut assurer qu’ils sont restés à peu près dans la position où la nature les avait produits primitivement. Ces grands épanchemens basaltiques et trappéens paraissent donc ne s’être généralement produits que dans des plaines ou sur des plateaux peu élevés, où ils n’ont pu que s’étendre horizontalement.

Il était si peu dans la nature propre des anciennes éruptions qui s’opéraient sporadiquement sur des surfaces plus ou moins étendues, de produire des accumulations de forme conique, que même lorsque leurs produits ont été privés presque complètement de la faculté de s’étendre et de s’affaisser en coulant, elles n’ont produit que des masses tuberculeuses bien éloignées de présenter le profil régulier qui caractérise ce qu’on appelle les cratères de soulèvement.

Les phonolithes, les domites, et même les trachytes, sont souvent sortis, comme les mélaphyres, les serpentines et les porphyres rouges, dans un état presque solide ou très pâteux ; et lorsqu’il n’y a eu qu’une seule éruption isolée, il en est résulté un dôme ou un cône comme le Gerbier-de-Joncs, le Puy-de-Dôme, le Chimborazo, le Cotopaxi. Mais, lorsque des éruptions de ce genre se sont multipliées dans un espace circonscrit en nombre comparable à celui des éruptions anciennes dont l’Auvergne présente l’accumulation, elles n’ont produit que des masses tuberculeuses, sans caractère bien prononcé et sans convexité générale considérable.

Le trachytes de la Hongrie étaient certainement plus propres que ceux de l’Auvergne à produire un massif bombé vers