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montagnes par voie de soulèvement, elle avait été si complètement abandonnée par les géologues, et elle est en elle-même tellement contraire à l’opinion exagérée qu’on a généralement de la stabilité du sol sur lequel nous vivons, que les tentatives destinées à en montrer l’application à telle ou telle aspérité de la croûte terrestre devaient naturellement avoir à lutter contre des théories sanctionnées par une longue habitude, et faire naître de nombreuses objections. L’idée de regarder en particulier les points les plus saillans de la France centrale comme devant leur hauteur actuelle et les traits les plus remarquables de leur forme générale à de violens efforts exercés de bas en haut, ne pouvait échapper à cette destinée ; elle a donné lieu à des discussions animées.

Le n° du Bulletin de la Société géologique qui a été distribué dans la séance du 3 février 1834 renferme, pag. 124 et 114, une nouvelle série d’objections relatives à la théorie des cratères de soulèvement, proposée par M. Léopold de Buch, et à l’application que nous avons faite de cette théorie, MM. de Buch, Lecoq, Dufrénoy, Burat, Fournet et moi aux groupes du Cantal, du Mont Dore, et du Mezenc.

Ces objections portent plus spécialement sur le Cantal, groupe qui est à la vérité moins connu et moins fréquemment visité que ne le sont les deux autres, surtout celui du Mont Dure, que les Mémoires de MM. Lecoq et Fournet me paraissent avoir déjà mis presque complètement en dehors de la discussion, du moins quant à la question fondamentale, celle de savoir si sa forme actuelle est le résultat d’un soulèvement. D’après cela ce sera sur le Cantal que je raisonnerai de préférence.

Les objections actuelles dont la seule rédaction suppose l’abandon implicite de beaucoup d’autres objections antérieurement proposées, roulent principalement sur les trois points suivans :

1° Sur l’existence dans quelques coulées de l’Etna de parties d’une compacité presque basaltique ;

2° Sur la plus grande épaisseur de la masse trachytique et basaltique du Cantal vers son centre que vers ses bords.

3° Sur la circonstance que quelques unes des vallées de déchirement du Cantal, celle du Falgoux par exemple, paraissent l’interrompre avant d’entrer dans la grande cavité centrale.

Je vais examiner successivement ces trois questions, en évitant, pour abréger de revenir sur les considérations que nous avons consignées, M. Dufrénoy et moi, dans notre Mémoire sur les groupes