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Ce mémoire de M. Pasini constate des progrès remarquables, en fixant la position du calcaire ammonitifère et la distinction précise d’un grand nombre de groupes secondaires.

Les observations de M. Savi en Toscane continuent à nous porter vers l’ouest, et confirment un fait important, c’est la distinction précise des doux, étages arénacés, dont l’inférieur paraît manquer dans plusieurs localités, notamment dans le Vicentin. M. Savi reconnaît, dans l’Appenin de la Toscanne : 1° l’arenaria macigno, grès à fucoïdes et à nummulites, partie supérieure du système ; 2° des calcaires compactes, des marnes, des schistes calcaires avec orthocères et ammonites. 3° Le verrucano ou grès siliceux inférieur, associé à des ardoises talqueuses, et enfin des gneiss, formant la base de tout le système. L’île d’Elbe lui présente la même succession de roches.

Les travaux de M. Boué et des géologues italiens nous conduisent ainsi jusqu’aux limites de l’Italie. M. Boué nous a fait en outre connaître l’Istrie et la Dalmatie ; ces contrées montueuses prolongement de notre système olympique, appartienne déjà à la Grèce ; par la nature et la configuration du sol, et nous amènent à rappeler nos recherches sur la Morée.

M. Virlet a résumé, dans une note lue à la Société, le résultat de nos observations communes sur la formation de la craie.

Le rapport si développé que M. Boué a bien voulu faire de notre travail nous dispense d’entrer dans aucun détail. Nous énumèrerons seulement la série des groupes secondaires.

Au-dessus du groupe des schistes argileux repose en gisement non concordant, et dans le Taygète seulement, un système de roches secondaires modifiées, remarquable par l’absence complète des fossiles et la cristallinéité de toutes les roches. Nous désignons sous le nom de groupes des calcaires talqueux le système le plus ancien, formé de stéaschistes, d’anagénites et de marbres verts blancs, lie-de-vin et rouges ; le second système est formé de roches modifiées, siliceuses ou argileuses, alternant avec une série de marbres à texture globuleuse, dont les couleurs, souvent tigrées, varient dans toutes les teintes, du gris au noir et au rouge-brun.

Une formation de calcaire bleu, en général grenu et très siliceux, recouvre les séries précédentes au sommet du Taygyète et, est changé, au pied, de l’immense faille qui a produit le Taygète, en un calcaire dolomitique très dur et sans traces de stratification. Nous présumons que ces roches, comme ces couches du