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enfin s’est-il dégagé plus rapidement que les autres gaz, tout comme dans le cuivre métallique on voit le gaz sulfureux se dégager avant la solidification, et produire une violente ébullition connue sous le nom de travaillement ? c’est ce que je laisse à décider.

« La masse énorme d’acide carbonique qui se dégage encore journellement avec ou sans les eaux minérales, pourrait, vu son abondance, être invoquée en témoignage de l’atmosphère ancienne riche en ce gaz que M. Adolphe Brongniart a admis, pour se rendre compte de la puissante végétation des époques primordiales, tout comme dans le foyer de raffinage d’argent toutes les circonstances concourent pour dénoter une atmosphère riche en oxigène.

« Il serait facile de tirer de plus amples conclusions de ces analogies entre la métaux fondus et la masse de la terre relativement aux atmosphères ambiantes ; mais la crainte de paraitre attacher à un petit phénomène de laboratoire plus d’importance qu’il peut paraître n’en mériter aux yeux de plusieurs personnes, doit nous faire borner à ces simples rapprochemens. »

M. Boubée communique l’extrait suivant d’une lettre de M. du Marhallac, membre de la Société, dans laquelle ce géologue décrit l’île de Mihau, remarquable par une belle superposition du granite aux schistes, qu’il a observée avec M. de la Fruglaye, auquel il en réfère la première découverte.

« Située sur le littoral du département des Côtes-du-Nord, l’île de Mihau est formée de schistes argileux et de granites dont les positions relatives présentent un fait géologique fort intéressant ; les couches de schiste constituent seules la base de l’île, et en forment toute la partie inférieure. Redressées presque verticalement, et autrefois recouvertes par le granite, elles ont été depuis en partie dénudées par les flots de la mer. Cependant l’action des courans sur elles ne doit pas remonter à une époque très ancienne, car elles opposent encore aux vagues des arêtes et des angles saillans. Elles se dirigent du N.-N.-E. au S.-S.-O., et s’étendent sur toute la baie de Saint-Michel. Près de ce bourg on les voit former, en se décomposant, une terne argileuse et noirâtre ; de l’autre côté de la baie, à Loquiére, elles fournissent à l’exploitation une ardoise lourde et grossière.

« La partie supérieure de l’ile est formée de masses granitiques jetées la sans ordre ; elles ne laissent soupçonner aucun indice de