Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


mémoires et communications.

M. Fournet fit une note sur les phénomènes que présente l’argent tenu en fusion dans une atmosphère oxigénée, et leur application à la géologie.

« L’argent, tenu en fusion dans une atmosphère oxigénée, absorbe environ 22 fois son volume d’oxygène, qu’il laisse dégager pendant le refroidissement et seulement lorsque sa surface est figée. Il résulte de cette circonstance des phénomènes absolument identiques à ceux que nous offrent les accidens volcaniques. Rien n’y manque, soulèvemens avec épanchemens, trépidations du sol, fractures, dykes, volcans à cratères, déjections, dégagemens de gaz, coulées, et le tout avec une ressemblance frappante, surtout si l’on a opéré sur une masse d’environ 50 livres d’argent.

« Si l’on jette un coup d’œil sur les phénomènes analogues qu’offre la nature, on peut établir quelques rapprochemens qui ne sont pas dépourvus d’intérêt.

« En effet, la masse de la terre a été fluide ; c’est sous l’influence de cette fluidité, favorisée par la pression d’une atmosphère abondante, que la terre a absorbé les gaz environnans. Ceux qui sont doués d’affinités énergiques, tels que l’oxigène, se sont combinés directement avec une partie des métaux et des métalloïdes, et y sont restés unis ; mais ceux qui ne possèdent que des affinités faibles, tels que l’acide carbonique et la vapeur aqueuse, sont restés plus ou moins de temps condensés, et se sont dégagés ensuite par le déplacement occasionné par la cristallisation, et continuent encore à se dégager jusqu’à ce que la masse dans laquelle ils sont dissous, soit solidifiée, ou qu’ils soient totalement épuisés. Ce sont ces masses de vapeurs aqueuses et d’acide carbonique qui produisent les phénomènes volcaniques ; aussi voyons-nous ces deux corps dominer dans toutes les régions volcaniques.

« Parmi les gaz de l’atmosphère qui se dégagent ainsi, l’azote ne se présente que rarement ; était-il noyé dans une trop grande masse pour qu’il pût entrer en ligne de compte ; a-t-il formé des combinaisons qui ressortent actuellement avec les eaux minérales sous forme de glairines ; est-il resté avec les autres matières organiques que nous trouvons disséminées dans les roches, ou bien dans cet ordre de phénomènes qui se lie si intimement aux affinités ; la masse terreuse en fusion a-t-elle fait un triage des gaz en excluant l’azote, tout comme l’argent fondu dans le réverbère ne montre aucune tendance à s’unir à l’acide carbonique, ou bien