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N.-O., après avoir parcouru d’abord (fig. 2) des couches du lias à Gryph. arcuata et pentacrines inclinées à peu près vers le S.-E. et après avoir trouvé un massif de gypse et encore quelques traces de lias, j’ai retrouvé des couches de calcaire compacte blanc jaunâtre en couches bouleversées, mais que, d’après quelques indices, on pourrait croire inclinées au N.-O., et au-dessus de celles-ci, dans une espèce de bassin à un endroit que l’on nomme Toulanne, des couches qui appartiennent évidemment à la craie, puisqu’elles contiennent les Gryphœa columba avec lesquelles sont associés des polypiers, des huîtres, quelques miliolithes, et peut-être de petites nummulithes. Ces couches, dont les plus marquées inclinent au S.-E., sont composées d’espèces de grès et de calcaires arénacés avec points verts, et contenant des fragmens de bois bituminisés. Elles alternent à plusieurs reprises avec des bancs de poudingue, qui contiennent beaucoup de cailloux siliceux. En montant ensuite une rampe que suit la route sur la gauche du petit torrent qui coule au pied, et marchant toujours vers le N.-O., on voit bientôt ces couches reposer sur des bancs de ce calcaire blanc jaunâtre dont j’ai tant de fois parlé, et où j’ai vu une bélemnite qui ne paraît pas être de celles de la craie. Ce calcaire repose à son tour sur un ensemble de marnes et calcaires, qui a bien l’aspect du lias, et au milieu duquel ressort un massif de gypse rougeâtre avec des marnes diversement colorées. En passant au-delà, et avançant vers Senez, on voit de nouveau des couches qui ressemblent au lias, mais dont l’inclinaison a changé, puisqu’elles plongent au nord et qu’à quelques centaines de toises au-delà, on se trouve de nouveau dans des couches évidemment supérieures, qui sont d’abord d’un calcaire marneux compacte, et puis de marnes et d’une espèce de grès, où l’on voit de grandes branches pétrifiées, qui doivent probablement avoir appartenu a des fucoïdes, et ensuite encore des calcaires marneux. C’est dans cette série de couches, et particulièrement dans les marnes à côté du grès, à ce que je crois, qu’a été trouvé le Scaphites Ivani ; je tiens ce fait de l’auteur même de la découverte. On voit que cela coïncide assez bien avec la position que j’assigne à ces couches dans le système crayeux. Continuant toujours à marcher dans la même direction, on se retrouve enfin dans un terrain tertiaire, que l’on parcourt jusqu’à ce qu’on arrive à Barême. Ce terrain tertiaire a beaucoup d’analogie avec celui du grand plateau de Mezel à Riez, puisqu’il est formé par des couches d’un calcaire marneux blanchâtre, de marnes rouges et grises, de grès ou molasse et de poudingue ; j’ai retrouvé au milieu des marnes grisâtres, un banc de lignite de peu d’épaisseur