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Mittagshorner, où est Bolingen, et, vers le S., les calcaires qui s’étendent du côté du Gemmi, de Gsteig, des Diablerets, et de la Dent de Morcles, au pied de laquelle se trouvent, vers Leuk et Saint-Maurice, des calcaires compactes et un peu subgrenus, qui représentent assez bien les calcaires analogues, inférieurs à toute la grande formation des schistes, macignos et calcaires à fucoïdes des Apennins, des Alpes maritimes et des Basses-Alpes.

Mais en revenant à notre assise coquillière des Basses-Alpes, dans laquelle on voit aussi des miliolithes, j’ai trouvé qu’elle recouvrais d’abord des calcaires marneux, avec des polypiers branchus, qui, à leur tour, étaient superposés à de nouvelles marnes et calcaires marneux, avec ammonites, lesquels recouvraient encore ce calcaire compacte, gris de fumée, déjà mentionné, à nodules de silex, de couleur claire, et à traces de trigonellithes, lequel se rencontre d’abord au pont Saint-Julien. Ce dernier m’a involontairement rappelé le calcaire d’une partie du Môle et des environs de Voirons, près de Genève, où se trouvent quelques uns de ces fossiles, et qui est recouvert par des calcaires marneux, avec ammonites, par des brèches secondaires, et par des calcaires à fucoïdes ; succession de roches qui, je le répète, se voit aussi dans les Basses-Alpes et les Alpes maritimes, et dont on retrouverait encore de plus fréquens exemples, si l’on voulait identifier le calcaire gris bleuâtre du Môle, à celui analogue des Basses-Alpes, une partie du calcaire jaunâtre blanc de la Provence et du comté de Nice, avec les couches calcaires de même couleur de la montagne du Salève, près Genève.

Le calcaire blanc jaunâtre, soit du Salève, soit de la Provence, appartient-il à la partie inférieure de la craie, ou bien aux dernières assises jurassiques ? Plusieurs savans de Marseille, appuyés de l’imposante opinion de M. Élie de Beaumont, pensent que la grande masse de calcaire blanc jaunâtre avec dicérates et térébratules, qu’on trouve si répandue dans le département du Var et des Bouches-du-Rhône, fait partie de la série de la craie, et qu’ils en forment l’étage inférieur, ou même moyen : ils rangent par dessus cela les couches à Ammonites, Hamites et Turrilithes ; des marnes où il y a quelques fucoïdes et par-dessus encore des couches, qui parfois ont un aspect minéralogique peu différent du calcaire blanc jaunâtre inférieur, et qui contiennent des Hippurites, des Miliolithes, et des Nummulithes : ces dernières paraissent différer un peu de celles des Basses-Alpes et même de certaines localités de Var. J’avoue que je ne puis adopter pour le moment tout-à-fait cette opinion ; et pour moi le système crayeux