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cinq livraisons d’un nouveau recueil intitulé : Recueil encyclopédique belge, et qu’il demande en échange le Bulletin.


communications et mémoires.

M. Desnoyers communique l’extrait suivant d’une lettre de M. Jules Texier, adressée (de Bone, le 6 décembre 1833) à M. Dureau de Lamalle, sur les anciennes carrières de marbre exploitées aux environs de Bone, en Afrique, par les Romains.

« J’ai profité de quelques momens de loisir pour découvrir les carrières romaines qui devaient fournir le marbre et la pierre à Hypporegius. La nature des roches qui forment la base des montagnes des environs de Bone avait nécessairement dû engager les Romains à en établir ; et c’est d’après cette opinion que j’ai parcouru successivement les montagnes de l’Edongh, et les collines du fort Génois et du Cap Raz-el-Amrah. Je fus guidé dans ce dernier endroit par des indications que des Maures m’avaient données ; et, en effet, je ne tardai pas à parvenir au but de mes recherches. Ces carrières sont au nombre de trois : la première, qui se trouve au pied de la colline, au bord d’un ravin peu profond, et non loin de la mer, est de pierre calcaire, et couvre un espace de plusieurs centaines de toises : on voit encore des cubes de 15 mètres de circonférence. Ces pierres ont servi à Hypporegius à la construction des murs d’enceinte et des fondations. Tous les autres monumens, dont il existe encore des ruines informes, sont en blocage recouvert de trois rangs de briques. Les deux autres carrières, situées sur le sommet de la colline, sont d’un marbre blanc veiné de gris pâle ; le grain est assez gros. On trouve sans beaucoup de peine des blocs d’un blanc pur. La première a 30 toises d’élévation ; la seconde en a environ 45 : dans cette dernière, il existe encore des colonnes à peine ébauchées, et des blocs dans lesquels les coins sont encore enfoncés pour les détacher de la masse.

« Deux routes aboutissant à une petite baie, servaient à l’exploitation de ces carrières. Sans doute les Génois les ont exploitées ; mais, depuis ce temps, elles sont oubliées, et dans