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produite par un soulèvement postérieur dont l’effet a été d’incliner en sens opposé les portions d’une même nappe disloquée.

Sans prétendre résoudre définitivement la difficulté qui a engagé M. Fournet à avoir recours à l’explication qu’il propose, M. C. Prévost expose les faits suivans, comme pouvant jusqu’à un certain point présenter des analogies avec la position des massifs du roc Cuzeau et du Cliergue, au bord du cirque de la vallée du Mont-Dore.

1° Lorsqu’en novembre 1831 M. C. Prévost, ainsi que M. de Montalembert, montèrent au sommet de l’Etna, ils suivirent depuis la base du cône terminal jusqu’au bord du cratère, dont la profondeur et l’étendue leur parurent égaler celles de la vallée du Mont-Dore, une petite coulée de lave qui, au mois de mars précédent, était évidemment sortie de cette vaste bouche.

2° Au Monte-Nuovo, près de Pouzzole, on voit sur le bord sud du cratère un massif de lave en partie compacte et en partie scoriacée, qui du côté intérieur semble comme suspendu au-dessus d’un abîme, et qui du côté extérieur se prolonge en une coulée qui descend rapidement jusque dans le lac Lucrin.

3° Au Cantal, à l’origine de la vallée de Brezons, le cirque à bords escarpés qui commence cette vallée, et qui a tous les caractères d’une bouche d’éruption, est surmonté au S.-O. par un massif basaltique irrégulièrement prismé qui s’étale en pente douce vers la vallée de la Gère.

Dans ces trois exemples, il est impossible de supposer que les cavités ne préexistaient pas à la formation des masses solides que l’on voit sur leurs bords.

M. Fournet fait remarquer que les massifs du roc Cuzeau et du Cliergue ne lui paraissent pas être l’origine d’un épanchement de lave qui aurait eu lieu par-dessus les bords d’un cratère, ainsi que le suppose M. C. Prévost ; mais la tête de filons qui n’auraient sans doute pas traversé plusieurs centaines de pieds de matières solides, si le trachyte qui les compose avait trouvé à s’épancher dans une cavité latérale préexistante.

M. C. Prévost répond qu’à la Somma, dans l’intérieur du cratère du Vésuve, ainsi que dans celui de l’Etna, et dans le Val del Bove, on voit, comme dans la vallée du Mont-Dore, de nombreux filons qui s’élèvent verticalement d’une très grande profondeur, jusqu’aux bords supérieurs des cavités circulaires, et