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aucun point des Vosges je n’ai vu les roches feldspathiques pénétrer en filons ou en masse dans le grès rouge ; tous les observateurs qui ont cité des faits de ce genre ont été trompés par les apparences. Le todte liegende est intimement lié au grès vosgien qui le recouvre ; les couches de celui-ci sont rarement très inclinées et presque toujours horizontales ; il existe des dolomies à la limite entre le grès rouge et le grès vosgien.

Le todte liegende se montre dans le fond des vallées, et forme de petites collines aplaties au pied des montagnes de grès vosgien. Celles-ci, presque toutes formées de couches régulières parfaitement. horizontales, ce qui annonce qu’elles ont été peu ou point soulevées, présentent cependant des cônes bien déterminés, mais dont l’aspect diffère de celui des cônes euritiques : ils sont presque toujours isolés, et jamais liés avec d’autres masses comme les premiers. Ce sont des cônes de dénudation, comme il est facile de le voir par les débris accumulés sur leurs flancs et à leurs pieds.

Les sources qui sortent du grès sont excellentes, mais peu nombreuses ; beaucoup tarissent pendant l’été.

10° Terrain diluvien.

Le grand attérissement diluvien occupe le fond de toutes les vallées, et s’élève même jusqu’à une grande hauteur sur les flancs des montagnes. Ses matériaux appartiennent toujours aux roches qui constituent les montagnes sur les flancs et au pied desquelles il gît, en sorte que sa nature change avec les localités. Il renferme beaucoup de blocs erratiques dont quelques uns sont très gros, qu’on trouve aussi dispersés sur les montagnes de toutes les formations, jusque dans le voisinage des sommets les plus élevés ; ils paraissent avoir été arrachés aux roches qui constituent ces sommets, avec lesquelles ils sont identiques. Un fait de la plus haute importantes, c’est que l’attérissement diluvien se trouve sur les deux versans de la chaîne à peu près à la même hauteur, et qu’il s’étend ensuite jusqu’à une grande distance dans les plaines qui la bordent au sud, à l’est et à l’ouest, les matériaux qui le composent sont partis de la crête, et vont en diminuant de grosseur à mesure qu’on s’en éloigne.

Les éruptions basaltiques de la côte d’Essey, d’autres points des Vosges, et celles du Kaiserstulhz, dans le Brisgau, sont contemporaines de l’attérissement diluvien.

Dans les marnes et les graviers diluviens de la plaine du Rhin, on a découvert des débris de rhinocéros et d’éléphant.