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moins évident au Cantal, où l’on trouve des galets de phonolite dans les conglomérats inférieures aux basaltes.

« Je ne puis me dispenser de faire au moins une question relativement à la continuité des nappes basaltiques, continuité laquelle on paraît attacher une grande importance ; suppose-t-on par là que le sol était couvert avant le prétendu soulèvement, d’une table basaltique, discoïde, solide, non interrompue, et produite par un seul épanchement ? il y a trop de faits qui prouvent que le basalte est sorti par un grand nombre de points, tantôt du sommet du volcan primitif, tantôt et plus fréquemment de ses flancs, pour que l’on puisse s’arrêter à l’opinion contraire.

« Je me borne pour résumer la discussion à mettre sous les yeux de la Société une figure théorique de la composition du Cantal, et de sa formation tels que je les conçois.

« On y remarquera que j’admets bien la continuité des basaltes mais sur chaque plateau, en supposant que la plupart des vallées actuelles occupent en partie les points où cette continuité n’existait pas ; c’est-à-dire, où les matières meubles et pulvérulentes dont l’éjection a précédé l’épanchement des nombreuses coulées basaltiques, n’avaient pas été recouvertes par celles-ci.

« Quant au système développé par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, dans l’introduction de leur Mémoire, pour montrer que sur un cône volcanique il ne peut se faire que des coulées étroites li texture spongieuse, et que les matières volcaniques fondues ont dû être nécessairement déposées dans des bassins ou sur des surfaces planes et horizontales, pour qu’elles puissent acquérir de la compacité et se diviser en prismes ; je pourrais répéter que l’appendice joint au mémoire original détruit déjà ce système ; et en second lieu, mon expérience m’autoriserait à dire qu’il ne faut pas comparer de la lave fluide à de l’eau qui coule et se gèle, mais bien à du suif ou à de la cire qui se fige en coulant sur un plan quelquefois vertical.

« Je renvoie, à ce sujet, à ce que j’ai dit dans l’une des séances de la Société tenues à Clermont, (bulletin, tome IV, pag. 8 et 20), ajoutant seulement que dans mon rapport à l’Académie sur le voyage à l’île Julia, j’ai cru pouvoir indiquer déjà que l’épanchement des laves en coulées étroites ou en nappes étalés, tient moins à l’inclinaison du sol, qu’aux inégalités de sa surface et surtout à la forme des bouches d’émission de la matière fluide ; si celle-ci sort par une échancrure étroite ou par un trou de petit diamètre, elle coulera comme un ruisseau ; si l’ouverture est une large fente plus ou moins inclinée, ou l’extrémité d’une cheminée