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« C’est cependant contre ces explications accessoires et indifférentes au fond de la question principale, que MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont se sont exclusivement élevés avec force sans paraître s’apercevoir que, quelle que soit l’explication des faits, qu’ils admettent comme moi, on ne peut tirer de ceux-ci aucune conséquence favorables à l’hypothèse que la Cantal a été soulevé par les phonolites, après l’épanecemmt des nappes basaltiques.

« Aussi, pour démontrer jusqu’à l’évidence ce que j’ai avancé, je consens à renoncer pour le moment à mes explications de détail relativement aux dépôts calcaires, pour n’employer les faits que comme ils sont exposés par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont eux-mêmes dans leur mémoire, et je n’en tirerai pas moins la conséquence incontestable à laquelle j’étais arrivé : que les dislocations du terrain tertiaire, et les fragmens de calcaire ou de silex que l’on rencontre au milieu des matières volcaniques, n’appuient en aucune manière l’hypothèse du soulèvement du Cantal, après l’épanchement et la solidification des basaltes. En effet, de ce que disent MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, pages 57, 58 et 59 de leur Mémoire[1], il résulte clairement que les dislocations du sol tertiaire ont accompagné l’émission des trachytes et de leurs conglomérats ; que ces dislocations ont par conséquent précédé le dépôt des basaltes, et en définitive qu’elles ne prouvent rien en faveur du soulèvement, qui aurait eu lieu, suivant MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, après la formation des nappes basaltiques.

Peut-être me dira-t-on qu’il y a eu un premier soulèvement produit par les trachytes, et un deuxième après l’épanchement des basaltes ; mais dans ce cas, ceux-ci auraient coulé sur les pentes d’un cône trachytique, et alors s’écroulerait tout l’échafaudage de raisonnemens et de calculs employés avec tant d’art par MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, pour arriver à démontrer (page 8 du Mémoire cité) « qu’une pente couverte de basalte est aussi évidemment et même plus évidemment due à un mouvement de l’écorce du globe, qu’une pente formée par une couche de calcaires lymnées, déposée dans les eaux d’un marais, et qu’un cône de basalte est nécessairement un cône de soulèvement : proposition qui au surplus est déjà réfutée en partie par la concession faite par les auteurs dans l’appendice ajouté à la

  1. Sur les groupes du Cantal et du Mont Dore, etc. (Extrait, des Annales des Mines, 3e série, tome III.).