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sont les phonolites antérieurs aux basaltes qui ont été soulevés par ceux-ci. Ces relations géognostiques, divergentes, des phonolites et des basaltes dans des points qui ne sont pas très éloignés les uns des autres, prouvent, dit M. Burat, qu’il ne faut pas chercher à assigner aux phonolites une époque absolue, et que les deux formations (phonolitique et basaltique) ont alterné ensemble, avant que les basaltes n’eussent décidément pris le dessus.

M. Burat termine en faisant remarquer qu’il peut exister des cratères de soulèvement d’un diamètre et d’une profondeur moindres que le cratère de l’Etna. Le trait distinctif de la théorie n’est pas seulement de donner naissance à des cratères plus vastes que tous les cratères d’éruption cités ; ils peuvent en produire aussi de petits (témoin le cratère de soulèvement du Pal dans les granites du haut Vivarais) ; le caractère spécial consiste dans la disproportion qui existe entre le diamètre du cratère et le diamètre total du cône.

Le diamètre du cercle qui sert de base au cône du Cantal est au plus huit ou dix fois celui du cratère intérieur, tandis que le diamètre du cercle qui sert de base à l’Etna contient plus de cent fois peut-être le diamètre le plus considérable qu’ait jamais atteint le cratère.

La perturbation des tufs n’est, suivant M. Des Genevez, produite que dans une sphère étroite, et elle dont être attribuée à la sortie des dickes ou filons de toute espèce, à celle de toutes les laves qui se sont fait jour violemment à travers les masses plus anciennes.

Le bouleversement des calcaires tertiaires ainsi que celui des tufs et conglomérats qui les recouvrent paraissent à M. C. Prévost avoir été occasionnés, soit par des éboulemens postérieurs à l’ouverture des vallées comme à Polminhac, où il a reconnu une grande faille, soit par les dislocations naturelles qu’éprouve un sol volcanique agité de tremblements de terre, soit enfin par l’action des premières éjections volcaniques qui, traversant le calcaire, ont dû en arracher et en projeter des lambeaux, comme on en voit fréquemment