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une crête circulaire, saillante, de même nature que les bords de ces vallées.

M. Burat fait observer que le terrain tertiaire est disloqué dans le Cantal, partout où il se montre : de Polminhac à Giou et à Boudiou, il est dans un état de perturbation complet ; à Thiezac, bien que l’affleurement des couches paraisse horizontal, il est évident, si l’on compare son niveau avec celui des mêmes couches à Aurillac, qu’il a été exhaussé ; dans la Vallée de Mandailles, des couches argileuses à lignites sont portées à un niveau encore bien plus considérable ; enfin, les exploitations des calcaires de la Vyssière ont également mis à nu des failles et des inclinaisons.

D’une autre part, les conglomérats les plus récens et les plus évidemment créés par une sédimentation régulière sont bouleversés en un nombre infini de points ; au-dessous de Cantalon, leurs couches verticales atteignent un niveau de plus de 1,600 mètres, et il est impossible de ne voir dans ces perturbations si générales que des phénomènes locaux, et indépendants les uns des autres. L’hypothèse qui lie leur ensemble à un soulèvement qui aurait affecté toute la masse, et qui aurait donné à cette masse la forme actuelle paraît à M. Burat d’autant plus simple que cette forme ne peut se comparer avec celle des cônes volcaniques actuels, et qu’elle concorde au contraire avec la théorie et les exemples de cratères de soulèvement. Cette concordance se trouve encore confirmée par la position des masses phonolitiques au centre du cratère, et l’âge de ces masses, postérieur à une grande partie des basaltes (âge qui se trouve établi, non seulement par la superposition aux conglomérats les plus superficiels, mais par l’existence d’un filon phonolitique, qui, vers la base sud-ouest de Griounaux traverse des conglomérats en partie basaltiques).

Les formes analogues à celle du Cantal, que présentent le Mont-Dore et le Mézenc, indiquent que ces trois grands centres volcaniques résultent (quant à la forme) de phénomènes identiques. Le Mézenc ne diffère en effet des deux autres groupes trachytiques de la France centrale, que parce que ce