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une masse bien séparée dans des collines d’environ 5 à 600 pieds d’élévation, tandis que les murailles calcaires l’environnent comme le pourtour d’une déchirure produite par la sortie du porphyre noir.

Cette roche, mise à nu fréquemment entre Mélano et Maroggia, répond entièrement à la définition de M. de Buch. Une pâte grise rouge foncé, ou passant au noirâtre, renferme de nombreux petits cristaux limpides, dont plusieurs donnent à reconnaître l’albite, tandis qu’il s’y montre encore assez souvent de petites aiguilles ou taches noires, qui pourraient bien être d’une nature pyroxénique ou amphibolique. Il n’y a pas la moindre trace de quarz, les accidens des fendillement de ces roches sont aussi très particuliers ; eu un mot, toute ressemblance avec le porphyre quarzifère semble disparue, lorsque cette dernière roche reparaît tout-à-coup, et avec des apparences fort anormales.

En suivant la route le long du lac de Maroggia à Bissone, on trouve sous la petite église de la Madone della Costa, au-dessous d’escarpements de mélaphyre, beaucoup de blocs de porphyre quarzifère, qui ont roulé d’en haut, et dont une masse en place affleure à peu de distance sur la route. M. de Buch l’indique sur sa carte comme un îlot quarzifère au milieu du mélaphyre, tandis que sur les lieux nous n’y avons vu qu’un filon de porphyre quarzifère s’élevant sur un plan incliné dans le mélaphyre, et n’occupant sur la route qu’un espace parcouru en 15 pas. (Voyez fig. 5.) Ce filon se perd plus haut dans des buissons près de l’église ; mais ses limites de contact avec le mélaphyre sont distinctes, tranchées, et sans accident particulier. À quelques pas plus loin on retrouve une apparence tout-à-fait semblable : une masse de porphyre rouge quarzifère d’environ 20 pieds de largeur, forme dans un porphyre noir un large nid irrégulier et bien circonscrit (Voyez fig. 6), et les deux roches ne paraissent cimentées ensemble que sur un des côtés, les mélaphyres y prenant la structure et la couleur du porphyre noir, et ne pouvant plus en être distingués sans une attention particulière. Enfin à 50 pas plus avant, on rencontre de nouveau une mince bande de porphyre rouge quarzifère au milieu de la roche noire, dans laquelle elle prend la forme d’une lentille alongée d’un demi-pied d’épaisseur et de 15 pieds de long. (Voyez fig. 7). De semblables accidens doivent exister encore dans les parties plus élevées et couvertes de buissons sur le bord du lac jusqu’à Bissone, puisqu’on trouve du moins des blocs nombreux de porphyre.

Je crois donc devoir conclure que dans ces lieux le porphyre