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probablement le gypse de San-Abondio, qui est placé entre le calcaire et le sol primaire.

« Après ces courses dans le canton du Tessin, j’ai visité avec M. le docteur Horner fils, de Zurich, jeune géologue donnant de grandes espérances, les montagnes bordant le bord oriental du lac de Côme.

« Cet examen a été facilité prodigieusement par les travaux gigantesques entrepris par le gouvernement autrichien, pour établir une route entre Lecco et la Valteline.

« Une longue série de galeries, toutes creusées dans la roc vif, font franchir au voyageur les grands escarpements entre Varenna et Bellano, et sont aussi instructives pour le géologue que les autres coupes mises à nu par cette route, qui conduit, comme l’on sait, au col du Mont-Stilvio, à 6 ou 7,000 pieds d’élévation absolue. La roche formant les bords mentionnés du lac de Côme est un calcaire gris foncé, cassant, semblable à celui de Lauterbrunn dans l’Oberland bernois, ou à celui qui recouvre le sol cristallin à Saint-Maurice en Valais.

« L’inclinaison des couches y est au S.-0.—Vers Bellano, ce calcaire repose sur des dolomies alternant avec des argiles rouges ; ensuite vient inférieurement un grès quarzeux très dur et fort puissant, puis un agglomérat rouge, à fragmens de porphyre rouge et noir, de gneiss, de quarz, etc., enfin du gneiss, interrompu bientôt par une assez grande épaisseur de quarzite ou grès quarzeux et d’agglomérats de quarz. Enfin, on rentre dans le sol du gneiss alternant avec du micaschiste.

« D’après la direction des couches, nous devions nous attendre à trouver les roches précédentes bien développées dans le Val-Sassina ; en effet, nous y rencontrâmes d’abord, sur son côté méridional, un puissant dépôt de dolomie avec toutes ses variétés ordinaires, depuis la compacité complète jusqu’à l’apparence bréchoïde et à la corgneule ou rauchwacke. Du talc s’y remarque assez fréquemment, et il y a aussi les mêmes masses subordonnées d’argile bigarrée et de quarzite ou grès quarzeux. Le côté septentrional de la vallée est occupé, vers son extrémité supérieure, par les agglomérats rouges, en masses plus ou moins puissantes, de manière que, près d’Introbbio, ils forment à eux seuls une chaîne particulière, qui vient se placer à côté des montagnes calcaires, situées plus au S., et qui se prolongent à l’E. dans le Bergamasque, entre ces dernières et la chaîne septentrionale de gneiss et de micaschiste.

« Nous traversâmes la chaîne arénacée dans toute sa largeur,