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M. Peghoux continue la lecture de son Mémoire sur les terrains primordiaux de l’Auvergne.

« Il passe des généralités qui avaient fait l’objet de la première lecture, à l’étude spéciale des terrains de gneiss et de micaschistes qui gisent dans le département du Puy-de-Dôme, savoir celui de Pontgibaut, celui de Menat, et celui qui repose sur la déclivité du plateau granitique entre les Monts-Dômes et la Limagne. Chacun de ces terrains à un caractère particulier. À Pontgibaut, le terrain schisteux, après avoir éprouvé un dérangement en grand par l’épanchement d’un granite ancien qui forme la base des montagnes primitives entre l’Allier et la Sioule, a été plus tard traversé, et injecté par une abondante émission d’un granite plus moderne. Le terrain de Menat a éprouvé l’effet des deux éruptions granitiques ; mais en outre, un granite porphyritique plus récent l’a modifié, et soulevé en deux séries de renflemens qui forment la petite chaîne des montagnes de Combrailles. Les gneiss de Menat et de Pontgibaut, autrefois unis l’un à l’autre, ont été séparés à une époque plus récente que celle des éruptions précédentes, par un grand épanchement porphyrique, que l’on remarque surtout le long de la Sioule, à Châteauneuf[1].

« Quant au gneiss déposé sur la lisière granitique aux environs de Clermont, au lieu de former un terrain continu comme les précédents, il est tellement morcelé et éparpillé, que jusqu’à ce jour il n’avait pas été aperçu, et avait été confondu avec le granite sous-jacent. Ce granite lui-même, on l’avait également pris en bloc, et on n’y avait pas fait la distinction des deux éruptions qui l’ont formé : la plus ancienne à laquelle se rapporte un granite porphyroïde à gros grains, la plus récente qui a fourni un granite serré, à petit grains, intercalé dans le précédent. Au reste, il n’est pas étonnant que ces distinctions n’aient pas encore été faites, le travail de M. Peghoux étant le premier où l’étude des terrains primitifs de l’Auvergne ait été essayée d’une manière sérieuse et

  1. « La localité intéressante de Pontgibaut mériterait, dit M. Peghoux, d’être décrite dans une monographie particulière. Personne ne serait plus en état d’entreprendre un semblable travail que M. Fournet, ex-directeur des mines de Pontgibaut, qui a été en position d’étudier ces lieux de la manière la plus fructueuse. Je me plais à reconnaître que les indications que M. Fournet a bien voulu me donner m’ont été très utiles dans les recherches que j’ai faites aux environs de Pontgibaut. »