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de Julia, séance du 21 déc.), d’un côté, et MM. de Beaumont et Dufresnoy de l’autre. (Voy. Bull., v. Il, p. 395 à 400.)

Cette controverse devient d’autant plus piquante que M. Hoffmann vient de passer d’un camp dans l’autre, et que le Cantal et le Mont-d’or sont décrits par MM. Dufresnoy et de Beaumont (voy. Bull., v. II, p. 400, et séance du 3 déc. 1832), comme des exemples excellents de cratère de soulèvement et de barancos, tandis que M. Cordier n’y voit que des accumulations de coulées et de déjections incohérentes, et des vallées produites par une érosion diluvienne. (Voy. Bull., vol. II, p. 401.)

Enfin, M. de Beaumont, poussant la théorie en question aussi loin que possible, vous a décrit, comme un cratère de soulèvement, une protubérance crayeuse, sur les bords de laquelle s’appuie du calcaire grossier, et il y a trouvé de la dolomie crayeuse. (Voy. Bull., v. II, p. 419 et 421.)

Si l’hypothèse mécanique des volcans a gagné deux grands chimistes, les frères Davy, la théorie chimique a encore des partisans zélés, témoin M. Lyell et M. le professeur Daubeny qui a essayé de répondre aux objections faites à ce système. M. Lyell suppose qu’une masse d’eau de mer vient en contact dans l’intérieur de la terre avec des matières du moins incandescentes, si elles n’ont pas une fluidité ignée.

M. Daubeny proteste contre l’idée que l’eau salée soit nécessaire dans sa théorie ; il ne demande que la présence d’une masse d’eau quelconque, ce qui lui sert à faire rentrer dans les lois générales les prétendues anomalies présentées par les volcans situés fort loin de la mer. Il montre très habilement que les volcans éteints de l’intérieur n’ont cessé leurs éruptions que lorsque ces contrées volcanisées n’ont plus présenté de grands lacs d’eau douce, comme en Hongrie, en Auvergne, etc.

M. Daubeny trouve que la théorie mécanique ne rend compte que de l’émission des courans de laves, sans expliquer la force qui les soulève, leur nature chimique et la production des gaz et des vapeurs aqueuses. L’hypothèse de M. Lyell ne jette pas non plus assez de jour sur l’origine des parties gazeuses.

Sa théorie, au contraire, expose la manière dont l’hydrogène se combine en si grande quantité avec le soufre, la présence de l’acide muriatique libre dans les vapeurs, et les efflorescences de muriate et de carbonate de soude, faits inexplicables d’après lui par les autres hypothèses.

M. Daubeny s’occupe de la question de l’augmentation graduelle de la température à mesure qu’on pénètre dans les entrailles