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Il y parle en particulier de plusieurs éruptions boueuses.

Le volcan qui a surgi pendant quelques instans du sein de la Méditerranée a occupé bien des personnes. Je ne citerai que MM. C. Prévost (voy. Bull. v. II, p. 32), Pasini (Annales des Sciences du royaume Lomb.-Vénit.), le capitaine Smith et le docteur Davy. (Transact. philosophiq. de la Société royale de Londres pour 1832, vol. II, part. 3. Phil. mag. Juill. 1832 ; et Ann. des Mines, 1832.)

M. Smith a rectifié l’idée que cette île était un banc sous-marin soulevé ; elle a surgi à l’est d’un banc à plus de 100 toises de profondeur, et on n’avait découvert dans son voisinage qu’un seul point très petit, qui ne se trouvait qu’à 7 toises sous la surface de l’eau. Sur le banc Adventure qui s’étend de la Sicile à Pantellaria, on trouve 76 toises de profondeur, tandis que, quelquefois, on n’arrive pas au fond de la mer à 375 toises.

M. le docteur Davy a trouvé que les phénomènes présentés par le volcan passager de la mer sicilienne confirment l’idée dernière à laquelle son illustre frère s’était arrêté relativement à l’origine des volcans en général ; savoir : que le noyau de la terre jouissant d’une fluidité ignée est poussé quelquefois à travers la croûte terrestre par la force de la vapeur et des gas. On se rappelle que sir Humphrey Davy avait préféré cette explication à l’hypothèse de l’origine chimique des volcans, et à la décomposition de l’eau par des bases métalliques.

Les matières rejetées par le volcan sicilien ont été trouvées composées d’alumine, de chaux, de magnésie et de silice, avec un peu de protoxide de fer et sans potasse. Ces masses n’étaient pas cristallines, excepté quelques portions ressemblant à du basalte rvsiculaire. Dans l’eau du cratère, M Davy a trouvé des parties végétales, du sulfate de chaux, un peu d’alumine, de l’oxide de fer et une trace d’oxide de manganèse. Toutes ces substances étaient combinées avec un acide probablement sulfurique ou muriatique, et il y avait une quantité notable d’hyposulfute de chaux et de magnésie, mais point d’acide libre, ni d’alcali, ni de potasse, ni d’ammoniaque, ni d’acide nitrique, ni d’iode ou de brome. Les gaz exhalés par le volcan étaient de l’acide carbonique et de l’hydrogène sulfuré. C’est décidément un cratère d’éruption de non de soulèvement.

Si un autre de nos confrères n’était pas chargé de résumer les travaux de la Société, j’aurais retracé les vives discussions qui ont lieu sur la théorie des cratères de soulèvement entre MM. de Montlosier, Cordier et Prevost (Rapport sur l’île