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secondaire et central avec les dépôts analogues de la Macédoine et de la Thessalie.

Le type du sud-ouest de la France est de montrer clairement les rapports des assises jurassiques du grès vert, et de la craie, avec le grès carpatique et le système secondaire à Rudistes et à Nummulites.

Dans les zones septentrionales et moyennes de l’Europe, la craie ne présente pas de restes de ces deux dernières classes si curieuses d’animaux marins ; on ne commence à les y voir qu’en entrant dans le terrain crayeux flanqué contre le revers méridional du plateau schisteux ancien qui se prolongeait jadis de la Vendée dans le Limousin. Ce n’est que dans cette partie de l’Europe qu’on acquiert ainsi la certitude que la formation crétacée comprend des masses énormes et très variées de roches arénacées et de calcaire compacte, argileux, oolithique, bréchoïde, (ou magnésien, y compris des amas gypseux et salinières. D’après le degré de soulèvement éprouvé, ces roches bordent des côtes (Provence), forment des plaines (Égypte), des coteaux (Istrie, Sicile, Sardaigne, Égypte), de hautes montagnes (Provence, Transylvanie méridionale), ou simplement des crêtes (Alpes orientales et du Vicentin), et des sommités élevées (Pyrénées, Alpes de Savoie). Je dois ajouter que le sud-ouest de la France indique encore d’une autre manière son caractère de type intermédiaire, en présentant une série particulière de dépôts tertiaires, qui établissent un passage entre ceux de l’Europe septentrionale, et ceux de la zone méridionale. Dans ce cas la géologie est tout-à-fait d’accord avec la zoologie, qui a conduit, comme on le sait, aux mêmes idées.

Maintenant je pense, qu’avant toute autre chose, il faut étudier isolément chacune des régions de l’Europe sous le point de vue géologique et zoologique, avant d’espérer de pouvoir établir des parallèles satisfaisans entre les dépôts.

Ainsi on arrivera à voir si l’on doit adopter l’idée d’une contemporanéité parfaite pour chaque terme des formations dans chaque zone et chaque région ; ou bien si, ce qui paraîtrait plus probable, les séries de formations de l’Europe offrent bien en grand une espèce de concordance dans la succession de leurs dépôts, tandis que les dépôts parallèles de chaque grande formation n’auraient pas été formés dans le même ordre chronologique.

Prétendre déjà maintenant que les bassins tertiaires ont été émergés ou submergés l’un après l’autre me paraît jusque là