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À ce sujet, M. Boussingault rappelle que Berthollet a expliqué les érosions du calcaire par l’action du muriate de soude apporté par l’aura maritima sur les calcaires ; il y a formation de chloroxi-carbonate de chaux et de soude, qui est ensuite dissous et entraîné par les eaux pluviales.

M. Boubée ne paraît pas admettre que l’action chimique doive être invoquée toute seule pour expliquer les érosions que l’action de la mer opère à la surface des roches. Il signale à ce propos les phyllades quarzifères passant au micaschiste de Collioure et de Port-Vendre près Perpignan, qui sont toutes caverneuses comme les falaises des contrées calcaires, et dont la surface est érodée et sillonnée de mille manières. M. Boubée indique encore à Port-en-Bessin, dans le Calvados, des grès dépourvus de calcaire qui sont profondément sillonnés sur toutes les surfaces qui regardent la mer. Enfin, il rappelle le fait que M. Virlet a signalé il y a quelque temps à la Société, d’une caverne entièrement creusée dans les micaschistes et les schistes argileux, comme ne pouvant avoir été formée que par le concours des deux actions.

M. Virlet fait observer qu’il n’attribue pas la formation de la caverne de Sillaka, située dans l’île de Thermia, et dont il a donné la description, aux actions des eaux de la mer, comme les cavités que M. Boubée vient de signaler dans le micaschiste près de Perpignan, mais qu’il la regarde, ainsi que la plupart des autres cavernes, comme le résultat d’actions volcaniques qui ont préparé les voies par où les gaz, en s’échappant ensuite, ont exercé leur action chimique sur les roches qu’ils traversaient successivement ; telle est, selon lui, la seule explication probable qu’il ait pu donner de l’existence de la caverne de Sillaka., au milieu des roches schisteuses anciennes.

M. Virlet communique à la Société les deux notes suivantes.

Phénomènes observés en creusant un puits artésien.

« Dans la séance du 12 juin de la Société d’encouragement, M. Héricart de Thury a donné communication d’une lettre de M. le comte de Porcia, qui rapporte les circonstances d’un phénomène singulier qu’on a remarqué en creusant un puits artésien