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fort évidens. Un petit lambeau de poudingue alluvial et de marne rouge occupe ensuite une partie des escarpemens du rivage, puis reparaît le calcaire foncé à petits filous spathiques qui sont perpendiculaires ou parallèles aux plans des couches.

Entre Alassio et la plaine alluviale d’Albenga, on a une coupe fort intéressante et mise à nu par la nouvelle route. On y voit alterner de la manière la plus claire, des grès quarzeux, avec agglomérats grossiers à fragmens de calcaire gris et noir, de quarz, de jaspe, de schiste talqueux, et d’une espèce de gneiss talqueux.

Outre ces alternatives, il existe une espèce de passade de l’une de ces roches à l’autre, le grès gris-blanc ou bleuâtre prend lout-à-fait la compacité et la ténacité du grès intermédiaire, et il offre des druses de quarz hyalin. Au-dessous, viennent des alternats de schiste rouge et gris, qui approchent aussi du type intermédiaire ; puis, de nouveau, de grandes masses de grès quarzeux à petits filons de quarz, dans lequel il y a quelquefois un peu de mica-talqueux. Enfin sous ces couches inclinant au nord-ouest et quelquefois légèrement ondulées, l’on voit distinctement du schiste marneux alternant avec du calcaire noir dans lequel j’ai cru reconnaître de très longues Bélemnites du genre de celles du lias, et presque méconnaissables comme celles de certaines parties des Alpes.

Cette partie du système secondaire des Apennins rappelle étonnamment celle du système secondaire des Carpathes, qui en Transylvanie a été percé et modifié par les éruptions porphyriques aurifères. Les grès d’Alassio sont absolument ceux de Vorospatak et fondés sur un bon nombre de faits vus ailleurs ; je crois que les couches crétacées ou plutôt supra-jurassiques, entre Alassio et Albenga, ont été fortement modifiées par la voie ignée.

Les hauteurs qui bordent la côte entre Albenga et Borghetto sont composées du même calcaire compact argileux gris et noir.

À La Pietra, l’on ne voit encore autre chose que le calcaire noir à faux aspect intermédiaire et inclinant au nord-ouest.

À Barzi c’est un calcaire compacte gris clair fendillé qui forme le pied occidental de la montagne, à pic du côté de la mer, entre Barzi et Finale. En montant, on trouve sur le calcaire des lambeaux de poudingues, puis des couches de calcaire noir qui paraissent encaissées entre du calcaire compacte esquilleux gris clair.

Plus loin une couche assez épaisse de tuf calcaire a été déposée jadis par des sources sur les rochers calcaires. Cet accident est d’autant plus remarquable que le calcaire offre des fentes à côté desquelles la roche est découpée en sillons profonds