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et il est assez abondamment répandu dans les roches schisteuses de l’Ardenne, surtout dans celles qui sont propres à faire des ardoises. On l’y trouve en cristaux cubiques, en veines, en grains, qui ne sont jamais volumineux, et qui souvent sont tellement petits qu’on ne peut les apercevoir qu’en les faisant miroiter au soleil. Ces pyrites, qui sont jaunes, ne se laissent pas, en général, attaquer par les influences météoriques ; il y en a cependant qui se convertissent à la longue en fer hydraté, du moins à la surface des cubes. L’auteur annonce, à cette occasion, un travail tendant à faire voir que la différence d’action de l’air sur les pyrites blanches et sur les pyrites jaunes doivent être uniquement attribuées à la différence de cohésion des molécules.

« Le minerai de manganèse a été découvert, il y a quelques années, près de Bihain ; il paraît être composé d’oxide et d’hydrate de ce métal ; il est en feuillets épais, à grains fins, d’un aspect terne de couleur noirâtre. Les travaux d’exploitation ont fait reconnaître qu’il forme plusieurs petites couches parallèles aux couches de schiste, mais qui n’ont pas une grande continuité, de sorte qu’on peut les considérer comme des couches de schistes dans lesquelles le minerai de manganèse se substitue peu à peu à la matière schisteuse dans certaines parties de leur étendue.

« Des gîtes absolument semblables se trouvent aux environs de Lierneux, à une lieue de Bihain. Mais on en a observé un autre près d’Arbre-Fontaine, où le minerai a un aspect et un gisement bien différens. Il s’y présente communément en plaques, souvent couvertes de gros tubercules, composés de feuillets parallèles au plan des plaques, ou de petites proéminences ramifiées qui donnent aux morceaux l’apparence de certaines stalactites calcaires, et qui sont réellement composées, comme celles-ci, de couches concentriques. Ce minerai se montre aussi en rognons assez volumineux, qui ne sont point aussi clairement stratifiés que les plaques. Tous ces morceaux sont disséminés, péle-méle, dans une terre violâtre qui paraît être de même nature que le schiste de la même couleur qui accompagne le minerai de manganèse dans les autres localités citées ci-dessus. Une fosse de 22 mètres n’a point atteint le fond de ce dépôt, qui parait appartenir à la même époque que ceux nettement stratifiés dans le schiste.

« On trouve encore près de Viel-Salm un petit filon dirigé du nord au sud, et renfermant des rognons et des plaques de minerai de manganèse, remarquable par sa compacité, et qui parait être aussi un mélange d’oxide et d’hydrate de ce métal.

« Une mine d’antimoine avait été ouverte il y a, dit-on, plus de