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soulevante arrive au jour comme une gerbe, sans produire d’autre dérangement qu’une simple fente ; les dykes basaltiques sont dans ce dernier cas. Entre ces deux extrêmes, il doit exister des soulèvemens de toutes grandeurs. Les montagnes d’Allevard, dans le Dauphiné, nous présentent un cratère d’un grand diamètre, et d’une élévation correspondante, tandis que Santorin est un cratère de soulèvement en miniature.

Ce peu de mots suffisent, suivant M. Dufrénoy, pour démontrer qu’il existe nécessairement des cratères de soulèvement. Peut-être que, forcé d’admettre le fait, critiquera-t-on l’expression de cratère de soulèvement ; cependant elle est juste et en rend parfaitement l’idée ; en effet, la forme de ces cratères de soulèvement est la même que celle des cratères d’éruption, et la cause qui les produit l’un et l’autre est analogue ; seulement, dans un cas, il y a déjection, tandis que dans l’autre la cause agissante n’arrive pas jusqu’au jour.

Les moyens de distinguer les cratères d’éruption des cratères de soulèvement dérivent d’abord de leur forme ; et la disposition des coulées nous offre un autre caractère très prononcé ; en effet, dans les cratères de soulèvement, les couches ou nappes sont continues dans toute la longueur ; dans les cratères d’éruption, au contraire, la lave forme des bandes étroites. qui se congèlent et se recouvrent continuellement, de sorte que leur surface présente une réunion de petites nappes irrégulières.

Il reste maintenant à traiter la question d’application, qui est entièrement de détail ; il faut examiner chaque cratère isolément, et en étudier les caractères pour pouvoir prononcer avec certitude. Dans le mémoire qu’il a publié conjointement avec M. Élie de Beaumont, M. Dufrénoy donne les raisons qui les portent à regarder le Cantal et le Mont-Dore comme des cratères de soulèvement ; les descriptions de M. de Buch, ainsi que ses différentes cartes, conduisent M. Dufrénoy à regarder Santorin, Palma et Ténériffe comme des cratères du même genre.

M. Virlet répond à M. Dufrénoy qu’il n’a en effet distingué qu’une espèce de montagnes volcaniques, résultant des cratères d’éruption ; et que c’est par suite de l’idée qu’il a aussi émise que les cratères de soulèvement doivent se trouver indifféremment dans tous les terrains, qu’il ne regarde pas l’île de Palma, le Mont-Dore et le Cantal, si toutefois ces montagnes pouvaient être des cratères de soulèvement, comme des montagnes volcaniques, c’est-à-dire dont le relief soit dû à