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cônes qui ont été plusieurs fois modifiés. À Ténériffe, les cônes d’éruption se sont surtout établis suivant deux lignes de fractures du sol, l’une N. 45° E., principale direction de l’île, et l’autre E. 5 à 6° S., de même que la plupart des îles Canaries paraissent elles-mêmes en rapport avec la partie sénégambique de la chaîne de l’Atlas. En adoptant donc avec M. de Buch que les îles Canaries sont autant de cratères de soulèvement. on a abandonné l’hypothèse si rationnelle des dislocations rectilignes dont ces divers volcans paraissent être l’une des conséquences ordinaires, pour en adopter une tout-à-fait spéculative, et qui ne reposait sur aucune observation précise.

« Ainsi, suivant l’auteur du Mémoire, non seulement les descriptions de M. de Buch fournissent des argumens contraires à sa propre théorie, mais encore ses cartes elles-mêmes lui paraissent tout-à-fait en opposition avec elle, ce qui semble indiquer, ou que M. de Buch n’a pas bien compris les conséquences de sa propre théorie, ou bien que c’est une de ces idées spécieuses nées après coup dans le cabinet.

« Si, au lieu de considérer, ainsi que je l’ai fait dans les calculs précédens, l’écorce de la terre comme inflexible, on tient compte au contraire de sa flexibilité, qui doit être assez considérable lorsqu’il s’agit de surfaces très étendues, ou des accidens qui ont pu modifier un soulèvement, le problème reste toujours le même ; les données seules changent : ainsi, à mesure que R, le rayon de soulèvement, diminue, l’angle Θ augmente proportionnellement ; c’est-à-dire que, pour produire un même cratère, plus l’action soulevante s’exercera moins loin, plus l’inclinaison des couches relevées sera grande.

« Il est facile de réduire théoriquement le phénomène à des proportions telles, que, en tenant compte de l’épaisseur de la croûte terrestre, l’on puisse considérer la partie de cette écorce soulevée comme inflexible, et de déterminer par le calcul les conditions que le cône de soulèvement devra présenter pour un cratère d’une dimension donnée avec une base également donnée.

« Soit supposé, par exemple, qu’une base de 24,000 mètres de diamètre a produit un cratère de 4,000 mètres, il est facile de déterminer la hauteur et l’inclinaison que le plan étoile a dû atteindre pour produire un cratère qui réponde à ces données. Le problème se réduit à calculer un triangle rectangle dont on a R, l’hypothénuse = 12,000 mètres, X demi-diamètre du cratère