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Pour l’Italie, l’on trouve dans le Catalogue de la collection, géologique du Musée de Turin, dressé par feu M. Borson en 1830, des indications utiles sur les gisemens des roches du Piémont.

M. Pasini a comparé les Apennins aux Alpes. Après avoir récapitulé les dépôts secondaires variés qui couvrent le pied sud des Alpes, il classe les dolomies dans le calcaire jurassique. et prend ce fait comme point de départ pour placer dans le grès vert les grès à fucoïdes des Apennins, qui recouvrent des dolomies à Sestri, près de Gênes, et dans divers lieux de la Toscane. Il compare certaines masses dolomitiques et des brèches de ce dernier pays aux calcaires altérés par le porphyre pyroxénique dans le Vicentin et le Tyrol. D’ailleurs, M. Pasini fait la distinction des dolomies produites par des altérations, d’avec les couches magnésiennes non altérées du calcaire jurassique.

Il donne une idée de la variété de la Scaglia ou craie, des Alpes vénitiennes, du Tyrol et de la Lombardie, y indique des fucoïdes, et la sépare du calcaire jurassique par un dépôt peu épais de grès vert quelquefois coquillier. D’une autre part, depuis le pays de Brescia jusqu’au lac Majeur, il y a au-dessous de la Scaglia, une bande continue arénacée, composée comme le grès des Apennins, de grès marneux, de calcaire marneux foncé et d’agglomérats. L’auteur entre sur ces pays dans des détails de distribution géographique intéressans et nouveaux.

M. Pasini distingue dans les grès, des Apennins trois dépôts. Le plus inférieur est composé de steaschiste, de schiste argileux et de calcaire légèrement grenu, reposant peut-être çà et là sur une base de micaschiste ou de gneiss. Le dépôt moyen. est formé de schistes, de grès argilo-marneux et de calcaire, et dans le supérieur le calcaire prédomine sur le grès. M. Pasini pense que la masse inférieure a été altérée par le contact avec les serpentines, et que tout ce système n’est que le grès vert particulier du pied des Alpes. Enfin, il oppose la Scaglia et ses fossiles a certains calcaires coquilliers des Apennins et liés à ses grès ; il trouve que M. Bertrand-Geslin à tort de soupçonner, en Italie, du gypse secondaire : il n’y a que du gypse subapennin. (Ann. delle sc. del regno Lomb.-Veneto, fasch. 6, 1831.)

M. Savi, s’occupe depuis plusieurs années, avec zèle, de la Toscane, et il a déjà donné sur ce pays des mémoires remplis d’idées curieuses sur le rôle des dolomies. Attendu la nouveauté, du point de vue, je crois utile d’en donner un aperçu détaillé. Après son mémoire sur les roches de Toscane, et celui sur le Mischio de Servezza (Jour. de géol. nov. 1830), il