Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des îlots à une petite distance du rivage jusqu’au-delà de Stara, à 80 lieues à l’est d’Alger.

Dans ses excursions sur la côte Alger, M. Rozet a vu, près du cap Matifou, les porphyres trachytiques percer le terrain tertiaire et former plusieurs îlots dans la mer à une petite distance du rivage. Le même fait se représentant sur plusieurs points jusqu’à une distance de 75 lieues du cap Matifou, le porte à avancer que l’éruption des porphyres trachytiques, à laquelle il attribue le redressement des couches du terrain tertiaire subatlantique, a eu lieu tout le long de la côte, depuis Alger jusqu’à Boué, et probablement jusqu’au cap Bon, à l’est de Tunis, où la côte prend brusquement une direction perpendiculaire à celle qu’elle suit depuis ce point jusqu’au détroit de Gibraltar.

M. Rozet, en réponse à une communication faite par M. de Bonnard dans une précédente séance, développe aussi quelques considérations sur le terrain houiller du bas Boulonais, et rappelle l’opinion qu’il a émise sur les rapports de cette formation avec le calcaire intermédiaire. Selon lui, le terrain houiller est postérieur au terrain calcaire, avec quelques alternances aux points de contact.

M. Boubée fait plusieurs propositions relatives au régime intérieur de la Société et à l’impression du Bulletin. Ces propositions sont renvoyées au conseil.

M. Virlet donne les détails suivans sur les roches de l’Archipel grec dont il vient de faire don à la Société.

« Parmi les îles de l’Archipel grec, qui appartiennent presque toutes aux terrains les plus anciens, l’île de Syra est particulièrement composée de gneiss, de micaschistes et de calcaires grenus, roches auxquelles sont subordonnées un grand nombre d’autres roches offrant avec la structure la plus cristalline les plus belles variétés : ce sont des euphotides, des amphibolites nombreuses, de belles éclogites, beaucoup de roches amphibolifères et grenatifères, des roches de diallage, et, ce qui est assez remarquable, des roches de Disthène, dont M. Virlet a joint des échantillons à sa collection. Cette substance est non seulement associée à la plupart de ces roches cristallines, mais elle forme, tantôt seule, tantôt mélangée, soit avec quelques grenats, soit avec du mica nacré argental