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À priori, on peut avancer qu’entre la craie et les terrains tertiaires parisiens, on trouvera quelque part des passages zoologiques aussi nuances que l’on en trouve entre les différens étages des terrains tertiaires, pendant la formation desquels la surface de la terre a été agitée par des révolutions non moins violentes, sans doute, que celles qui auraient séparé la période crayeuse de la période tertiaire ; mais M. Constant Prévost le répète, les faits observés par lui en Sicile ne sont pas encore de nature à prouver ces passages d’une manière incontestable.

Un membre (M. Rozet), s’appuyant sur cette liaison indiquée par MM. Fr. Hoffmann et C. Prévost entre la craie et les terrains tertiaires de Sicile, et sur la grande analogie qu’il reconnaît entre ces derniers terrains, ceux des collines subapennines et ceux qu’il a observés en Afrique, et qu’il a nommés sub-atlantiques, M. Rozet en conclut que tout cet ensemble de terrains tertiaires est le seul et véritable type des terrains tertiaires supérieurs à la craie. À tort, selon lui, le bassin de Paris aurait été primitivement pris pour type ; à tort il aurait été considéré depuis comme plus ancien que ceux de la Loire, de la Gironde et des bords de la Méditerranée. Il n’y aura à ses yeux qu’un seul groupe tertiaire, et les différences organiques constatées entre ces différens bassins ne seraient que le résultat de modifications partielles contemporaines, apportées dans la grande masse par des influences locales.

M. R. voit un autre exemple du passage de la craie aux terrains tertiaires dans la présence de coquilles indiquées par M. Dufrénoy comme espèces tertiaires dans les mêmes couches de craie supérieure déposées à la base de Pyrénées, et contenant des coquilles propres aux terrains secondaires.

M. Bertrand Geslin dit n’avoir jamais observé la moindre liaison entre les terrains secondaires et les terrains tertiaires de l’Italie. Selon lui, les Gypses qu’il a étudiées dans un grand nombre de localités ne lui ont pas présenté de fossiles, et lui semblent se lier plutôt à la craie qu’aux terrains tertiaires.