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environnantes ; mais il est cependant de toute évidence qu’elles sont sorties du milieu du granite, à Géradmer, à Champdray, etc., et du gneiss à Éloies. À Champdray, la masse ophiolitique est très alongée dans le sens de l’E. à l’O. : sa direction fait avec le méridien un angle de 126°, et par conséquent de 40 à 45° avec celle des filons d’eurite.

Chaque masse ophiolitique est coupée par une infinité de fissures qui la divisent en fragmens quadrangulaires plus ou moins irréguliers. On voit souvent à la surface des roches ferrugineuses une infinité de grains saillans assez semblables, pour la forme, à ceux des variolites ; ils paraissent composés en grande partie de magnésie et de fer. Les ophiolites ne sont jamais recouvertes que par les alluvions ; elles sont beaucoup en saillie au-dessus du sol, et tout annonce qu’elles appartiennent à une époque plus nouvelle que les eurites et les porphyres.

Telles sont les roches qui entrent dans la composition de la grande masse primordiale de la chaîne des Vosges. Nous allons maintenant examiner celles qui les recouvrent.

7° Dans la vallée du Val d’Ajol, aux environs de Bruyères, tout le long de la vallée où sont bâtis les villages de Lubine, Colroy, Provanchères, etc., on voit reposer immédiatement sur le granite un sable plus ou moins marneux, ou un grès rouge renfermant de nombreux fragmens de roches anciennes, granite, gneiss, micaschiste, au milieu duquel on trouve des argilolites et des argilophyres qui ne paraissent être que des eurites décomposées, accompagnées de roches amygdaloïdes (spilites) d’une couleur brune qui se trouvent toujours à la partie inférieure (Colroy, route de Salles à Provanchères.) Cette formation est celle du todtliegende au grès rouge des houilles. Depuis Colroy jusqu’à Lubine, on voit au-dessous le terrain houiller qui repose transgressivement sur le gneiss. A Provanchères, le todtliegende prend un développement considérable : il se compose d’un grès rouge ou brun à gros grains, en couches à peu près horizontales, au milieu desquelles on trouve des argilolites blanchâtres ; il est recouvert par le grès vosgien, auquel il paraît passer insensiblement. À Lubine il existe des eurites compactes, brunes dans leurs parties supérieures ; dans les environs de Bruyères, le todtliegende est représenté par un sable rouge contenant des couches de dolomies, des argilolites et quelques masses d’Anagénites. À la montagne de l’Avison, on voit cette formation, avec ses dolomies et ses fragmens de roches primitives, passer au grès vosgien, qui la recouvre, d’une manière insensible.