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Ces trois mémoires, de MM. Pareto, Hoffmann et Schmerling, seront lus à leur tour d’inscription.

La Société reçoit communication de deux lettres de M. Tournal (Narbonne, décembre 1832). Dans la première, adressée directement à la Société, M. Tournal présente les observations suivantes recueillies par lui, l’été dernier, dans les montagnes des Corbières et des Pyrénées Orientales.

« Plusieurs mines de fer des Corbières se trouvent entre le grès vert et le schisle argileux, qui dans ce cas semble avoir joué le rôle de roche ignée ; les marnes qui sont au point de contact de ces deux formations sont fortement coloriés en rouge ; ce dernier phénomène doit évidemment être attribue à une cause ignée qui a fait passer le fer à l’état de tritoxide. (Villerouge, Aude.)

« Le schiste argileux m’a semblé être la roche métallifère des Corbières ; il alterne avec des marbres très beaux et très variés, susceptibles d’être exploités en grand pour la décoration ; j’y ai également observé de la Baryte sulfatée, et des Quarz laiteux et translucides.

« Tout près des limites des départemens de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, près le col de Breso, des couches calcaires très puissantes semblent avoir éprouvé pendant leur redressement un mouvement de flexion, comme si elles eussent été encore à l’état pâteux pendant leur dislocation, ou bien comme si la cause qui les a ainsi bouleversées leur avait communiqué une chaleur assez élevée pour qu’elles pussent fléchir sans se rompre.

« J’ai observé ce même phénomène dans différentes localité mais surtout dans les lydiennes qui sont sur la route de Villeneuve à Durban (Aude).

« Il paraît qu’il existe dans les Corbières trois dépôts de combustible fossile d’âges différens : le premier, qui fait partie du terrain houiller accompagné d’éruptions porphyriques qui pourraient bien être de l’âge des ophites et des wackes amygdalaires ; je l’ai observé à Scyme près de Tuchan (Aude).

« Le deuxième, qui m’a semblé beaucoup plus moderne, est situé au village de Durban, à côté du torrent de la Berre ; et le troisième enfin, qui m’a semblé de l’âge du grès vert, n’a été jusqu’ici observé que près du château de Dounes.

« Le grès vert à hippurites et les calcaires qui l’accompagnent forment presque toutes les montagnes des Corbières ; ce terrain offre de nombreuses sources minérales et plusieurs sources salées, les bains de Rennes, les environs de Fontfroide. Les villages de