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contente de répéter avec MM. Dufrénoy et de Beaumont, qu’il faut tout-à-fait renoncer à cette idée d’un dépôt crétacé terreux ; la craie terreuse n’est qu’un mince accident d’un dépôt, qui dans le Midi paraît presque aussi puissant que les calcaires jurassiques. Il comprend des calcaires d’une compacité très variée, de teintes les plus opposées, et plus ou moins mélangés d’argile ou de magnésie ; de véritables dolomies des corgneules (rauchtwacke), et des gypses sont aussi compris dans ce dépôt. C’est à ce terrain que la Provence doit surtout la sécheresse de son sol.

M. de Villenenve a consigné dans ses Annales du Midi de la France, la coupe intéressante du terrain récent creusé pour l’établissement du bassin de carénage à Marseille. Ce travail a montré que le calcaire crayeux compacte est recouvert en stratification discordante de marne et de calcaire bitumineux à empreintes de feuilles de palmiers, de saules, de roseaux et de mousses, ainsi qu’à paludines et lymnées. Un sable remanié de main d’homme, à briques romaines et coquilles méditerranéennes, recouvre ce petit lambeau tertiaire. C’est ce dernier dépôt qui a montré des restes de cloisonnaire dont M. Matberon a donné une description étendue, et qu’il rapproche du Septaria arenaria de Lam., animal qu’il suppose à tort n’avoir pas encore été observé dans la Méditerranée (Ann. du Midi de la France, vol. 1, pag. 76), tandis que Linnée l’y a indiqué en 1785. M. Marcel de Serres a fait aussi sur le même sujet un mémoire inséré dans la seconde livraison du tome V des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux.

Le littoral de la Provence n’offrant que des côtes escarpées entre lesquelles il y a de petites plages, il est naturel de n’y trouver les dépôts tertiaires sabapennins que par lambeaux. Depuis le port de Bouc jusqu’à Antibes, on ne connaissait, jusqu’ici, que le calcaire tertiaire à huîtres et peignes du cap Couronne, les marnes à huitres sur le lignite à mélanopsides de Martigues, le calcaire à hélix d’Aix, où l’on trouve aussi des coquilles marines, des bancs d’huîtres et de cardium ressemblant à celles qui couvrent, au Grand-Canadeau, les lignites de la Cadiére, enfin les marnes et calcaires arénacés près d’Antibes, de Biot et de Vence, qui se rattachent au dépôt tertiaire du Var et de Nice. M. Panescorse vient de découvrir du calcaire tertiaire subapennin au Castelas, quartier de Valescure, près de Fréjus ; Le grès rouge secondaire y est couvert, sur une étendue de plus de 100 mètres, par une couche de calcaire arénacé d’environ 30 à 50 centimètres d’épaisseur. Ce dépôt est à couvert, du côté de la mer, par le cap Saint-Raphaël, ce qui est aussi la position