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plus avoir, parce que le propriétaire de la galerie qui traverse la couche coquillière l’a fait fermer, pour empêcher que ces curiosités ne deviennent trop communes.

H. Stadler me montra aussi, des environs d’Idria, peut-être de Tratte, deux bivalves dont la forme extérieure avait quelque ressemblance avec le genre gryphée ; mais on ne pouvait voir la charnière, de manière que la détermination était impossible. Je croirais plutôt que l’une était une espèce de grande moule, et l’autre un autre genre de bivalve.

— La Société voudra bien permettre que je lui fesse connaître particulièrement un de nos confrères, M. François de Rosthorn, qui a étudié, depuis plusieurs années, la géologie d’une grande partie de l’Illyrie et des Alpes autrichiennes. Possesseur de la seigneurie de Wolfsberg, dans la belle vallée du Lavant en Carinthie, il habite un vaste château où il a toute la place nécessaire pour recevoir de grandes collections. Il est le plus jeune d’une famille fort intéressante et très utile aux progrès de l’industrie des fers en Autriche. Son père était né aux environs de Birmingham en Angleterre, et était catholique. Ayant éprouvé dans sa patrie des dégoûts et des injustices à cause de sa religion, il émigra, sous Marie-Thérèse, en Autriche, et y transporta les procédés alors en usage en Angleterre, pour le traitement métallurgique du fer. Ses usines en Carinthie l’enrichirent beaucoup ; et Marie-Thérèse, pour l’attacher encore davantage à l’Autriche, lui conféra la noblesse et lui fit don d’une belle maison à Vienne. Ses quatre fils ont poursuivi la carrière toute industrielle de leur père : ainsi l’un a une grande fabrique de laiton près de Vienne, un autre une maison de commerce à Vienne, et les deux autres ont acheté du gouvernement la seigneurie de Wolfsberg, qui comprend des mines de fer et de charbon de terre ainsi que des usines ; c’était jadis un domaine particulier de l’évêque de Bamberg en Franconie. M. Auguste de Rosthorn, fort habile ingénieur, soigne la partie des usines ; il a introduit un des premiers en Carinthie le procède du poudelage du fer, et il a formé une compagnie d’actionnaires pour exécuter ce procédé au moyen du charbon de terre, dont ces messieurs possèdent une mine très riche dans le sol tertiaire de Prevali sur la Drave. Cette année il doit s’être rendu en Angleterre pour y étudier tous les plus nouveaux perfectionnemens de l’art ; enfin il est possesseur d’une vaste bibliothèque où l’on trouve tous les principaux ouvrages scientifiques anglais, français, suédois et allemands.