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celle de MM. Élie de Beaumont et Dufrénoy. Il existe d’ailleurs dans les différens grès ou grauwackes, et les schistes qui accompagnent les couches charbonneuses dans les deux localités, d’autres ressemblances qui pourraient encore les faire mieux rapprocher. On peut déjà conclure que, comme le terrain de Sablé, celui de Saint-Georges appartient aussi aux terrains de transition ; et en effet, il est tellement lié aux schistes argileux et aux calcaires de transition de la contrée, que, si l’on voulait l’en séparer, on ne pourrait le faire que d’une manière tout-à-fait arbitraire et sans pouvoir lui assigner de véritable limite : c’est donc déjà un véritable dépôt de houille dans le terrain de transition.

4" Enfin, et c’est ce qui m’a paru le plus péremptoire, sur ce que le terrain de Saint-Georges avait déjà subi une dislocation lors du dépôt du terrain houiller, et que c’est sur les reliefs qui existaient déjà alors, qu’en Irlande, par exemple, s’est déposé le vieux grès rouge des Anglais, old-red-sandstone. puis le calcaire carbonifère, mountain-limestone. et enfin la formation houillère, coal-measures. Ce fait lm’a paru de la plus grande évidence pour le terrain de Saint-Georges, lorsque j’eus reconnu qu’il existait, entre Doué et Concourçon, au lieu dit Minières, un très petit bassin houiller, reposant sur celui-ci en gisement transgressif, et qui, comme je l’ai déjà remarqué, n’a aucun de ses caractères. Jusqu’alors, on avait cru que ce petit bassin était la continuation du terrain de Saint-Georges, qui faisait entre ce village et celui de Concourçon un coude qui le rejetait vers Doué ; mais, comme on voyait le terrain se prolonger vers l’est, en suivant les coteaux qui bordent la rivière du Layon, on avait supposé qu’une partie seulement formait un coude et en avait été séparée ; mais on ne disait pas comment. Cette erreur aurait pu entraîner la compagnie dans des recherches à la fois dispendieuses et infructueuses. Les couches du terrain de Saint-Georges sont presque verticales et inclinées au nord, tandis que celles du bassin de Minières sont à peine inclinées de 25 à 30 degrés vers le sud, et les roches sont parfaitement analogues à celles des terrains houillers ordinaires ; elles ne ressemblent en rien à celles de Saint-Georges ; le charbon même est d’une nature toute différente, et enfin les fossiles des deux terrains diffèrent essentiellement.

Il existe dans les argiles schisteuses grises de Minières une espèce de plante fossile, appartenant à un genre jusqu’alors encore inconnu à l’état fossile, le genre Cinnée. M. Aldolphe Brongntart, qui a bien voulu déterminer les fossiles que j’ai rapportés de ces deux localités, a donné à cette espèce, particulière le nom de Cannophyllites