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présenté un mémoire à l’Institut sur le terrain houiller de Saint-Georges-Châtelaison (Maine-et-Loire), dans lequel j’avais cherché à démontrer que cette formation houillère appartenait aux terrains de transition, et était par conséquent plus ancienne que le terrain houiller proprement dit. Me proposant de publier ce mémoire, je me bornerai à indiquer ici les raisons sur lesquelles mon opinion s’est formée, après un séjour d’un an en qualité d’ingénieur-directeur des mines de Saint-Georges et Concourçon.

1° Je me fondais sur lu nature tout, particulière de l’ensemble des roches de ce terrain, qui diffèrent presque entièrement de celles des terrains houillers ordinaires ; on y trouve, associée avec des grès tout particuliers et des agglomérats à ciment siliceux et serpentineux, de véritables roches cristallines, qui auraient suffi seules autrefois pour établir la distinction que je veux faire de cette formation ; ce sont des pétrosilex et autres roches feldspathiques, des schistes talqueux verdâtres, quelquefois très quarzeux, supérieurs à des couches carbonifères, et enfin des quarzites, avec des pétrosilex schistoïdes qui couronnent toute la formation (Soulangé).

Je ferai observer à ce sujet, que, bien qu’un caractère tiré de la nature seule des roches puisse paraître aujourd’hui peu concluant et de peu d’importance, il n’en est pas moins vrai que, à part quelques petites différences pouvant résulter de circonstances locales, il existe dans les dépôts arénacés d’une même contrée des caractères généraux constans, auxquels le géologue ne se méprendra jamais ; c’est ce qui n’a pas lieu entre le terrain houiller de Saint-Georges et les autres terrains houillers voisins, tels que ceux récemment découverts dans la Vendée, ceux d’une partie de la Bretagne, et même un petit bassin houiller qui existe précisément en gisement discordant au-dessus de celui de Saint-Georges.

2° Sur ce que, contrairement à ce qui a été en général observé jusqu’ici dans les terrains houillers, ce n’est point une formation par bassin, mais bien un dépôt continu, comme le terrain auquel il est subordonné ;

3° Sur l’impossibilité de séparer cette formation des calcaires de transition sur lesquels ils reposent avec l’intermédiaire de schistes argileux verdâtres et rougeâtres, qui passent d’une manière insensible aux roches houillères, et contiennent déjà quelque peu de charbon (Les Verchés). Ces calcaires sont pour moi les mêmes que ceux à grands zoophites si remarquables du dépôt anthraxifères de Sables (Sarthe), opinion que je puis appuyer sur