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Après avoir parlé des mines, je passe à l’instruction publique, en renvoyant pour l’état de L’instruction primaire à un excellent rapport de M. le docteur Springer ; rapport inséré dans une publication semi périodique faite par une commission des états de l’Autriche inférieure, et accompagnée d’une carte semblable à celle que M. Dupin a coloriée pour la France. Il y a une loi qui oblige chaque famille d’envoyer les enfans à l’école pour leur apprendre au moins à lire, écrire et chiffrer. Dans les montagnes il y a, vu la dissémination des habitans, des maîtres ambulans ; dans les villes il y a des écoles du dimanche.

Chaque école primaire est sous le contrôle d’un inspecteur ; un inspecteur supérieur en surveille plusieurs, et présente annuellement le résultat de son inspection à la préfecture de la province. La préfecture (Kreisamt) en réfère au Gubernium ou gouvernement de l’état provincial, près duquel chaque grande division de la province est représenté, par un référendaire pour les études.

De là ces rapports vont à la commission centrale des études (Studienhofcommission), au ministère de l’intérieur et de l’instruction publique à Vienne, qui présente ses conclusions au conseil d’État, dans lequel M. le baron de Stifft est le référendaire supérieur des études. C’est ainsi qu’annuellement l’empereur prend une idée de l’état de l’instruction publique.

Une organisation semblable règle aussi les rapports du gouvernement avec la police médicale, les mines et le commerce.

La police médicale de l’Autriche peut servir de modèle ; elle doit beaucoup à M. le baron de Stifft.

En Autriche et dans le Salzbourg, sur 244,382 enfans capables d’aller aux écoles, 231,792 les fréquentent ; en Tyrol, sur 105,260 enfans d’âge d’aller aux écoles, 99,463 les fréquentent ; en Moravie et Silésie, sur 250,749, 230,563 y vont ; en Bohème, sur 470,207, 426,115 y vont ; en Dalmatie, sur 2,249, 1,460 y vont ; en Styrie, Carinthie, Carniole et Illyrie, sur 221,210, seulement 98,150 y vont ; en Gallicie, sur 444,044 à peine 51,129 y vont.

L’instruction de la Gallicie et de la Hongrie est donc bien différente de celle de tout le reste de l’empire ; les Hongrois veulent absolument nationaliser leur langue, et former de vingt peuplades une seule nation ; en conséquence, une foule d’écoles primaires hongroises ont été établies récemment.

On s’occupe maintenant de l’établissement d’écoles normales provinciales, et d’écoles pour les arts et métiers. Il existe déjà des écoles du dernier genre à Brody et Lomberg, en Gallicie, à Trieste, à Brescia, à Reichenberg et Slan en Bohème.