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Razoumowski dans les limons des rochers calcaires de l’Autriche.

M. Marcel de Serres rapporte que dans la caverne de Mialet, plusieurs têtes d’ours des cavernes ont été trouvées au dessous de grandes pierres placées à dessein et quelquefois même scellées à l’aide d’une grossière maçonnerie.

Dans les cavernes d’Anduze il y a trois couches distinctes de limon, dont la moyenne seule n’est pas ossifère, tandis que les os humains profondément altérés, les débris d’ours et d’hyènes, ainsi que les fragmens des poteries les plus grossières, n’existent que dans la masse inférieure.

Les ossemens d’animaux domestiques, tels que ceux des bœufs, étant mêlés avec ceux des animaux perdus, l’on reconnaît l’existence contemporaine des uns et des autres, mais les races différentes des bœufs des cavernes prouvent l’influence de l’homme, dont les os sont aussi mêlés à ceux des animaux : pourquoi donc vouloir classer parmi les impossibilités physiques l’existence de l’homme à ces époques reculées ?

Pendant des siècles on a regardé la chute des aérolithes comme une fable ridicule, parce qu’elle paraissait contraire à toutes les lois de la physique et de l’astronomie ; or, quelle loi naturelle peut-on citer, qui place parmi les pures rêveries l’existence d’une race particulière d’hommes, lors de l’époque alluviale la plus ancienne ?

Ne revenons-nous pas chaque jour de cet engouement systématique, qui nous faisait regarder comme perdues bien avant l’existence de l’homme, tant d’espèces animales, parce que cette idée avait souri à l’imagination de quelque homme de génie.

Déjà plusieurs animaux qui devaient caractériser l’époque alluviale ancienne et avoir précédé l’homme, ont été reconnus n’avoir disparu que lorsqu’il était maître du globe et en partie par sa toute-puissance.

D’après cela, ne peut-on pas conclure avec M. de Serres, que les recherches de M. Desnoyers sur les tumulus druidiques et les cavernes habitées par les Gaulois sont archéologiquement fort intéressantes, mais qu’elles ne jettent du jour que sur les dépôts ossifères les plus récens des cavernes ?

M. de Serres demande encore si on a jamais trouvé dans les tumulus des ossemens d’espèces perdues, réunis à des os d’hommes. (Ann. des sc. et de l’ind. du midi de la France