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de trois espèces de chauves-souris, de trois espèces d’ours, de deux espèces de chat, d’une hyène (H. speloea), de loup, de renard, de trois martres, d’une fouine, d’un oiseau, d’un poisson, ainsi qu’une coquille terrestre. M. Schmerling n’y a pas vu la moindre trace d’excrémens d’animaux, et il pense qu’elle a été remplie par un cours d’eau qui y a amené les cailloux, tandis que des pierres détachées de ses parois y ont produit les fragmens angulaires. (Jahrb. f. Min. 1833, n° 1, p. 38.}

M. Marcel de Serres est revenu encore l’an passé sur les ossemens humains et les produits d’industrie découverts dans les cavernes calcaires. Dans cette réponse aux observations de M. Desnoyers (voy. Bull. v. 2, p. 126), il établit en principe que le limon des fentes longitudinales (les cavernes) ou verticales (les broches osseuses), est un dépôt de transports, et qu’il ne contient des ossemens que lorsqu’il y a aussi des cailloux roulés ou des roches fragmentaires. Il fixe à 500 mètres au-dessus de la mer Méditerranée la limite supérieure des fentes ossifères ; si les mêmes restes d’animaux se trouvent à des niveaux plus élevés, comme en Auvergne, ils sont à la surface du sol dans des lits sablonneux différens des limons rougeâtres argilo-calcaires des cavernes. Si les cavernes et les fentes calcaires ont présenté sur tout le globe les mêmes caractères, leurs ossemens ont montré les mêmes différences que les créations animales actuelles.

Les mammifères terrestres de ces dépôts d’alluvion, tels que les bœufs, présenteraient, d’après l’auteur, des races distinctes, d’où il déduit que l’homme a exercé quelque influence sur ces anciennes espèces domestiques.

L’altération des ossemens n’est un caractère distinctif pour décider l’âge d’un dépôt que lorsque tous les ossemens ont dû être soumis aux mêmes genres d’influences ; or, en comparant sous ce point de vue les divers degrés d’altération des ossemens humains et d’animaux perdus des cavernes de Mialet, il est aisé de reconnaître qu’il y existe des ossemens humains de plusieurs époques. Ainsi les os humains des limons supérieurs sont contemporains de la plus grande partie des poteries, de la lampe, etc., tandis que ceux des couches inférieures ont été déposés en même temps que les os d’ours, d’Hyènes, de Panthères, de Lynx, etc.

Parmi ces derniers, il y a des ossemens de la plus grande fraîcheur, tellement qu’on ne pourrait les croire enfouis que depuis quelques années, fait observé aussi par le comte