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à moins qu’on veuille y rattacher les granites de Cima-d’Asta, dont cependant la liaison avec les porphyres quarzifères ne serait pas difficile à prouver.

MM. Murchison et Sedgwick ont trouvé que les masses de grès vert bordant les Alpes bavaroises ont été soulevées par un choc dirigé de l’ouest-sud-ouest à l’est-nord-est. Suivant ces savans, la chaîne des Alpes orientales a subi très récemment un soulèvement, tandis qu’il n’y a pas de trace qu’un mouvement général ait eu lieu entre l’époque secondaire et tertiaire, d’où ils déduisent la possibilité du passage insensible d’un de ces sols à l’autre.

Le dépôt tertiaire de lignite à Hering, en Tyrol, gît en stratification discordante sur divers étages de calcaire alpin ; donc la chaîne alpine a dû subir un grand soulèvement postérieurement à la formation de ce dépôt fait à l’embouchure d’une vallée ; ce qui prouve, d’un côté, que la vallée de l’Inn existait déjà à peu près telle quelle est actuellement avant le commencement de l’époque de la molasse, tandis gué de l’autre les dislocations de la chaîne primaire ont donc dû précéder aussi cette époque.

D’après MM. Murchison et Sedgwick, la chaîne des Alpes orientales court du sud-sud-ouest au nord-nord-est, et la chaîne primaire de Bohême du nord-ouest au sud-est. Ils adoptent entièrement l’idée de M. de Beaumont, qui place le soulèvement de la première après l’époque tertiaire, et celui de la seconde après le grès bigarré.

Sur le premier point, j’observerai que, si les Alpes orientales avaient pris tout leur relief actuel dans la période alluviale, l’on devrait retrouver des dépôts tertiaires dans les vallées des Alpes, et surtout sur quelques unes de leurs sommités. Or, si on ne regarde les dépôts de Gosau que comme des roches crétacées, le dernier fait ne s’observe nulle part.

Quant aux dépôts tertiaires dans les vallées, ils ne se trouvent que dans des vallées longitudinales, comme dans celles de l’Inn et de la Mur. Or, ces vallées sont des fentes faites très anciennement, ainsi que le reconnaissent aussi nos savans anglais.

Quant à la chaîne primaire de la Bohême (Bohwerwaldgebirge), la direction générale des couches y est de l’est-nord-est à l’ouest-sud-ouest, c’est celle qui règne aussi en Belgique, et qui est bien différente de celle du nord-ouest au sud-est que ces Messieurs indiquent. J’insiste sur cette différence totale de direction afin de prévenir l’objection spécieuse pour de petites différences,