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où il répondait au système géologique de M. Lyell. (Mes Mém. géol. et paléontol., vol. i.)

M. Conybeare commence à observer que trop souvent deux formations éloignées sont en contact transgressif sans présenter les dépôts intermédiaires entre ces deux époques. Ainsi, en Belgique, le terrain crayeux recouvre immédiatement le sol intermédiaire récent, et pour établir l’époque du soulèvement des roches de transition, il faut se porter au sud des Ardennes pour y voir les dépôts secondaires inférieurs en stratification discordante, à côté du terrain intermédiaire. Qu’est-ce qui prouve donc que le schiste des Ardennes, couvert de craie, n’ait été redressé que par le même choc qui l’a soulevé dans la partie méridionale de cette chaîne ? Ne peut-on pas y supposer aussi bien plusieurs redressemens qu’un seul, dût-il même être prouvé qu’ils ont pu être tous dans le même sens ?

Dans la vallée de la Meuse toutes les roches intermédiaires et houillères ont été bouleversées avant le dépôt du grès rouge, et les autres terrains très peu. Qui est-ce qui détermine si cela est arrivé par deux ou plusieurs chocs ? Or, cette dernière supposition est même plus conforme à la marche des actions volcaniques.

À ce sujet, j’observerai que cette seconde révolution de M. de Beaumont paraît être fondée sur un fait qui n’est pas incontestablement établi ; savoir : que les inflexions du terrain schisteux des Pays-Bas, caractérisés par la direction est-nord-est à ouest-sud-ouest, se lient d’une manière non interrompue à celles présentées par les couches houillères du pays de Sarrebruck, sur lesquelles s’étend horizontalement le grès vosgien.

Or, nous lisons dans l’ouvrage de MM. d’Oeynhausen, de Dechen et de la Roche (intitulé : Description des pays sur les bords du Rhin, 1825), que les couches houillères du pays de Sarrebruck, et au pied sud du Hundsruck, ont une direction générale du nord-est au sud-ouest (h. 5 à 7), de manière qu’on pourrait croire qu’ils gisent d’une manière conforme sur le terrain intermédiaire, tandis que des observations exactes prouvent qu’il y a gisement contrastant (p. 297). Ainsi, M. de Beaumont aurait mal choisi la Belgique et les bords du Rhin, comme offrant un exemple de sa seconde révolution.

En Angleterre, le sol tertiaire et la craie paraissent avoir participé au mouvement général des autres couches qui se dirigent toutes du nord-est au sud-ouest ; or, cette direction n’est pas l’effet d’un dérangement, mais d’un soulèvement graduel,