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de la vallée de Wellington, dans la Nouvelle-Hollande, que des oolites modifiées en partie en dolomie (Edinb. phil. Journ., janv. 1833) ; et M. Strombeck a donné une note sur les dolomies jurassiques de la Franconie, dans lesquelles il a observé divers fossiles, tels que des Scyphia, des Belemnites, des Térébratules, etc., dont le test calcaire a été remplacé par une matière siliceuse friable, tandis que des cercles concentriques siliceux ont pris la place de la matière organique L’auteur trouve dans ce fait une nouvelle preuve de la théorie de la dolomisation. (Archiv. de Karsten, v. 3, cah. 2, p. 537.]

M. Pasini m’a fait remarquer que M. de Buch n’est pas le premier qui ait proposé cette hypothèse ; car sans doute, à son insu, Arduino l’a exposée clairement, en 1782, dans son Mémoire épistolaire sur différentes productions minérales et fossiles. (Nuovo Giornale d’Italia, Venise, 1783, in-8o, p. 33.) J’ajouterai que le même savant a décrit parfaitement, pour son temps, les altérations produites sur les calcaires secondaires par les roches ignées du Vicentin, et il a même entrevu la production de ce qu’il appelle des marbres et brèches calcaires volcaniques (Raccolta, etc., p. 17), anticipant ainsi sur les découvertes de la géologie moderne. Je ne puis que recommander la lecture de son excellent recueil de Mémoires chimico-minéralogiques, métallurgiques et oryctographiques (Raccolta di Memoria, etc., extr. du Giornale d’Italia, Veuise, 1785, in-12 de 236 pages.)

Comme tant d’autres voyageurs, M. le professeur Savi a été frappé de la nudité des montagnes calcaires bordant la Méditerranée, et de leur surface crevassée, rugueuse, pleine des plus singulières aspérités, et comparée par M. Guidoni à la superficie d’une mer orageuse. M. Savi adopte l’idée que ces particularités sont le résultat d’une érosion produite par des eaux chargées d’acide carbonique, et il signale comme les faibles restes de ces déluges d’eau souterraine les nombreuses sources acidulés existant encore dans la Toscane. De plus, il retrouve dans les montagnes du littoral beaucoup de cavernes et de terres, d’où des eaux semblables lui paraissent avoir jadis débouché. Enfin, toutes les montagnes corrodées de la Toscane et de la Ligurie sont couvertes d’une couche plus ou moins épaisse d’une terre ocreuse et rougeâtre ; or, cette dernière étant composée d’alumine et de fer, ne peut pas dériver du sol calcaire qu’elle recouvre ; elle n’est pas non plus tertiaire, mais elle n’est réellement que le dépôt de ces nappes d’eau acidulé. Ce liquide se sera chargé d’alumine