Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nous y avons trouvées. À une troisième époque, des romains ont pu s’y cacher, s’y retrancher ou s’y ensevelir, delà la figurine romaine et les bracelets de bronze.

Que faut-il pour arracher tous ces débris jusqu’ici distincts du lieu de leur sépulture ou de leur gisement ; pour les mêler ensemble, les précipiter au fond de la grotte, les attacher à la voûte dans des couloirs inabordables ? Il ne faut qu’une simple inondation. Sans recourir pour lai produire à ces cataclysmes dont on est si prodigue en géologie, il ne faut supposer qu’un barrage un peu élevé en aval de la rivière et la rupture d’un pareil barrage en amont qui élèvent subitement les eaux.

Dé pareilles catastrophes ont existé partout, partout on en trouve des traces ou des souvenirs, et dans le cas qui nous occupe, les sables du Gardon retrouvés dans la caverne fournissent à l’appui de notre opinion un témoignage presque irrécusable.

Je dois ajouter pour terminer que les ossemens humains me semblent moins pesans, plus altérés, moins pénétrés dans leur substance de matière terreuse que ceux des ours, et que par consquent leur aspect particulier me porte aussi à conclure qu’ils sont ensevelis depuis moins de temps que les autres, »

La Société décide qu’on priera l’auteur d’envoyer des poteries de la caverne.

M. Deshayes rend compte de ses observations faites près d’Epernay.

« J’ai constaté que les argiles à lignites d’Epernay reposent entre la craie et des assises de meulière, qui recouvrent aussi le calcaire grossier ; les argiles sont placées en une espèce de parallélisme avec le calcaire grossier, qui n’offre dans ce lieu que ses assises inférieures et une partie de ses assises moyennes. À Dammerie, il renferme au moins 400 espèces de coquilles. Lorsqu’on va vers Dammerie par le vallon de Lisy, on observe que le terrain argileux s’appuie sur le calcaire grossier et atteint le même niveau. D’un côté de la vallée, on voit d’abord des couches de galets roulés ; puis de bas en haut, l’argile plastique, le calcaire grossier, le grès marin supérieur et la meulière ; et de l’autre, l’argile à lignites et à coquilles d’eau douce.

Ce dernier dépôt n’est qu’une continuation de celui du Soissonnais et de Rheims ; car près de cette dernière ville et à Hautvillers, le calcaire grossier et l’argile à lignites sont bout à bout l’un à côté de l’autre, c’est-à-dire que l’argile s’est déposée dans des vallées du