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les diverses roches du lias, le calcaire bleu, les schistes noirs, le calcaire siliceux, la dolomie compacte ; et après avoir parcouru toutes ces roches, on quitte le terrain secondaire pour entrer dans celui de transition où l’on observe successivement des grès rouges inférieure au lias, des arkoses, des marnes irrisées, des sables et des cailloux roulés, des traces de schistes micacés, e tenfin le granit.

Cette roche primitive, qu’on trouve vis-à-vis la tour de Montfercaut et qui dépend de chaîne de Palières, dont elle est séparé par une profonde coupure où passe la rivière, se décompose en blocs arrondis. On y observe en filons de la wake, de la baryte sulfatée, du quarz en roche, du fer sulfuré.

Entre les métairies du Rocan et du Pradinas, le granit cesse et on rentre sur la formation du lias, sans trouver les roches intermédiaires observées sur le revers opposé de la montagne granitique.


Près du Pradinas, il existe dans le lias un banc assez étendu qui abonde en fossiles. De là jusqu’à Miolet et jusqu’à la grotte qui se trouve un peu loin vers le nord, toutes les montagnes qui bordent la vallée du Gardon appartiennent à la formation du lias ; seulement la plupart, et les plus élevées en général, sont recouvertes par plusieurs couches horizontales du calcaire jurassique.

C’est dans la dolomie dépendante du lias que s’ouvre la grotte du Fort, et non dans le calcaire du Jura qui lui est supérieur, comme je l’ai dit d’après des rapports inexacts dans une première notice.

À l’intérieur de la grotte, le sol a monte rapidement et se rapproche de la voute, de telle sorte qu’on ne peut bientôt plus se tenir debout. La grotte se partage en plusieurs boyaux. Le sol n’en est point établi sur le rocher, mais dans les premières parties de la grotte sur un sable dolomitique, détritus évident de la roche dans laquelle elle est percée.

Dons quelques endroits, ce sable est recouvert de couches stalagmitiques d’un à trois centimètres d’épaisseur, qui s’arrachent facilement en tables étendues de plusieurs pieds en carré. Ces stalagmites sont d’un gris foncé comme la roche ; leur cassure est à peu près de même couleur, seulement on y voit quelques facettes et aiguilles cristallines, de sorte qu’il semble qu’un liquide incrustant, tombé du plancher goutte à goutte, a saisi et solidifié une couche de un à trois centimètres d’épaisseur du sable sur lequel elle ont tombée. Ces stalagmites et ce sable ne s’observent guère que dans