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poursuivant le calcaire dans les wallons latéraux et dans la direction des montagnes plus au sud, on voit sa puissance diminuer petit-à petit et terminaison en coin dans le gneis. Dans cet endroit, le gneis supérieur ne se distingue pas particulièrement de celui qui est inférieur au calcaire : se sont donc encore des masses calcaires enveloppées et non alternantes. je serais même disposé à penser qu’elles ne sont qu’une réunion de lits elliptiques et concentriques comme dans le coin calcaire supérieur du Roththal ; la sortie des roches feldspathiques aura produit cette inflexion, néanmoins mes observations ne me permettent pas encore d’assurer que c’est en réalité dans la partie supérieure de la vallée d’Urbach où se termine le calcaire du Laubstock, je n’ai trouvé, au lieu de la dolomie grenue de M. Hugi, que du calcaire lamelleux

Le point le plus important pour observer les rapports géologiques précédents, est sans contredit le col entre la vallée d’Urbach et le glacier appelé Rosen Lauigletscher ; car on y voit, non-seulement le gneis et le calcaire pénétrer mutuellement l’un dans l’autre sous la forme de coins très-variés ; mais de plus, tous les rapports des deux roches sont comme un tableau complètement à nu depuis le fond de la vallée jusqu’aux plus hautes cimes. Il y a déjà quarante ans que mon père a dessiné le profil de ces alternatives répétées de calcaire et de gneis. Il est singulier que M. Hugi ait mal représenté les faits dans ces lieux ; car ni sa description, ni ses profils ne coïncident avec la réalité, qui confirme cependant si bien ses observations dans ce Roththal[1].

Le gneis du Tossenhorn s’insinue dans le calcaire à plusieurs reprises, et l’on peut observer parfaitement la ligne de contact de ses coins avec le calcaire sur la muraille presque verticale de Gstellihorn. Entre le gneis, le calcaire se présente surtout comme une dolomie compacte grise avec un enduit terreux jaune de paille. Dans quelques lits, il est saccharoïde, translucide et de teintes blanches, bleues verdâtres ou rougeâtres. Le gneis est partout le même et peu différent de celui du Roththal, ou du fond de la vallée, ou bien de Branson près de Martigny, C’est un mélange de mica talqueux, de feldspath blanc ou brunâtre et de très-peu de quarz, qui oscille toujours entre le granite et le gneis, quoiqu’en grand il paraisse appartenir plutôt à la dernière roche. Je n’ai rien pu observer des nids et des filons de granit que M. Hugi décrit dans ces lieux. Je suis obligé de dire que dans plusieurs points où il indique du granit, j’ai trouvé du gneis. Le Mont-Kanzel, près

  1. Voyez planche I, fig. 2.