Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des montagnes. Je désire publier ce travail en soignant la partie topographique de la carte pour laquelle j’aurais à faire d’assez nombreuses corrections aux cartes anciennes.

Cet été, j’ai été pour vérifier les observations si curieuses que M. Hugi a faites dans la vallée du Roththal, sur la côte occidentale de la Jungfrau, et dans l’Urbachthal, entre la Scheidegg et le passage de la Grimsel.

Le chemin qui conduit au Roththal est très-rapide, mais nullement si dangereux que le dépeint M. Hugi, et il est bien à désirer que cette ascension pénible n’empêche aucun géologue étranger de visiter ce vallon. La description de M. Hugi est en général parfaitement exacte. Il a bien observé les superpositions ; néanmoins je suis loin de pouvoir adopter ses conclusions et ses idées théoriques.

Après être monté du fond de la vallée, pendant environ deux heures, par dessus des couches verticales de gneis, on atteint enfin la limite supérieure de ce massif et les couches les plus inférieures du calcaire, qui forment la croûte septentrionale de la Jungfrau et qui offrent une forte inclinaison au nord et contre les montagnes de gneis placées dans cette direction. Immédiatement sur le gneis, il y a une dolomie compacte de 30 pieds de puissance, qui est recouverte de quarzite associé avec du schiste argileux bigarré. À cette masse, qui a quinze pieds d’épaisseur, succède, en montant, du fer oolithique ou de la chamoisite noire, verte, enfin vient le calcaire généralement schisteux noir ou gris, qui s’élève jusqu’au sommet de la montagne et qui forme la masse principale de nos alpes secondaires. Le minerai de fer contient de grands nids de fer oxidé rouge, massif on en gros grains. Le calcaire grenu noir et les divers bancs ferriféres sont riches en fossiles, surtout en bélemnites et ammonites. Ces dernières paraissent appartenir à l’Ammonites communis de Sow., et M. Voltz y a reconnu les A. decipiens Sow., annularis Zieten, et plicatiis Zieten. Je n’y ai nullement trouvé les fossiles du Muschelkalk, comme le prétend. M. Hugi. Les assises les plus inférieures ne paraissent répondre qu’au lias ou calcaire jurassique ancien.

Après être monté pendant une demi-heure par dessus les rochers calcaires et des débris, on arrive enfin à l’entrée du vallon appelé Roththal, et on y voit, non sans surprise, distinctement le calcaire recouvert de gneis sur une étendue qu’0n met une demi-heure à parcourir et qui se prolonge plus loin dans des lieux où il est trop dangereux d’aller. Le contact des deux dépôts est complètement à nu, mais l’on n’y observe aucune trace d’un effet quelconque exercé par une des roches sur l’antre, et le calcaire immédiatement