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trouvé de fossiles. La partie supérieure de cette formation est occupée par une brèche calcaire mal stratifiée, dans laquelle les fossiles sont fort rares.

En sortant par la porte de l’ouest au pied du Mezetta, on rencontre des escarpements d’une brèche ferrugineuse qui recouvre le terrain tertiaire, et dans la composition de laquelle il entre beaucoup de fragmens de trapp.

Ce terrain tertiaire occupe toute la plaine qui s’étend au sud et à l’est d’Oran ; on le trouve sur les monts Mezetta et Rammra à 470 mètres au-dessus de la mer. Dans la plaine les couches sont assez parfaitement horizontales, mais sur les montagnes elles sont souvent inclinées ; je les ai vues plonger au sud-est sous un angle de 10° à 20°. Ce terrain forme aussi le sol de la plaine contigüe à la loge de Las Aguadas entre le fort Mars-El-Keber et le cap Falcon. Il est là en couches horizontales reposant sur la tranche des schistes. Entre les deux formations ou plutôt à la partie inférieure de la première se trouvent des amas immenses de coquilles (Peignes, Bucardes, Huîtres, etc.) identiques avec celles qui vivent encore maintenant dans la mer, mais parmi ces coquilles je n’a i pas vu une seule Gryphée. Elles habitaient sur le schiste lors du dépôt du terrain tertiaire.

3° Le fort Santa Crux s’élève sur une crête étroite formée par une roche noire compacte avec quelques points brillans, à laquelle je donne provisoirement le nom de trapp. Cette roche est très-lourde ; elle se laisse difficilement entamer par l’acier, mais elle ne fait pas feu au briquet. Dans l’acide hydrochlorique elle donne une effervescence assez vive, et se dissout un peu ; elle est accompagnée de parties scoriacées, et contient quelques veines d’une substance blanche, mamelonnée, et des traces de fer oligiste micacé.

Ce trapp passe à une roche jaunâtre qui le surmonte sur toutes les pointes où ces masses existent ensemble. Cette roche est très-sonore, plus dure et moins lourde que le trapp ; elle fait aussi effervescence dans les acides. Lorsque le fer oligiste micacé est très-abondant, il forme de nombreuses veines qui coupent la masse dans toutes les directions.

Les deux roches dont je parle n’offrent aucun indice de stratification ni de division prismatique. Elles sont massives, et présentent tous les caractères des formations volcaniques ; elles se trouvent répandues sur les schistes dont elles remplissent les cavités de la surface ; et ceux-ci au point de contact ont presque toujours éprouvé une altération très-sensible ; enfin ces roches sont accompagnées de tufs semblables à ceux des basaltes.