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grandes ; souvent même ces expériences ne sont pas aussi concluantes qu’on devrait le croire, parce que les sols sur lesquels ils opèrent sont de natures différentes. Il résulte de ces différentes circonstances, que les personnes qui font ces expériences ne sont pas toujours d’accord sur la nature des matières qu’ils essaient comme marnes.

M. de La Brosse, maire de Ciron, désirant avoir des notions plus exactes sur la nature des marnes, a adressé une lettre à M. le président de l’Académie de l’Industrie, pour lui demander quels étaient les moyens de les reconnaître. Il a joint à sa lettre différens échantillons de marnes, employées avec avantage dans le pays où sont situées ses propriétés, et deux suites d’échantillons de substances présumées être de la marne, provenant des recherches faites en deux points éloignés l’un de l’autre d’une lieue environ. Il ajoute à sa lettre quelques détails sur ces nouvelles marnières, et il dit que les agriculteurs qui les ont essayées ont été d’avis très différens sur leur nature et sur leur emploi.

M. le président de la Société de l’Industrie a renvoyé à la Société de géologie la lettre de M. de La Brosse, ainsi que les échantillons qui y étaient joints, en la priant de vouloir bien faire examiner ces échantillons par un de ses membres. M. Héricart de Thury et moi, nous avons été chargés de cet examen, malheureusement peu concluant, parce qu’il ne suffit pas de connaître la nature de la pierre pour savoir si elle pourra être employée avec avantage dans l’agriculture.

Tout le monde sait que l’on entend par marnes un calcaire en général, mélangé d’une certaine quantité d’argile, qui jouit de la propriété de s’effleurir à l’air, et de tomber en poussière dans un temps plus ou moins long. Cette dernière propriété est indispensable. C’est elle qui permet de faire un mélange intime de la matière calcaire avec la terre végétale, et de composer par conséquent un sol factice auquel on donne les élémens qui lui manquent. Il est impossible de constater cette propriété par des essais en petit ; il faudrait, pour y parvenir, faire des expériences suivies sur des quantités assez considérables.

La seule chose que la chimie puisse nous indiquer, c’est la composition des substances supposées marnes.

Pour pouvoir émettre une opinion plus positive sur les substances envoyées par M. de La Brosse, nous avons prié M. le Play, ingénieur des mines, attaché au laboratoire de l’École des Mina, d’avoir la complaisance de faire l’analyse, non seulement de ces substances, mais même des marnes envoyées par M. de La