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les dépôts à lignites dont il est question comme une formation d’eau douce indépendante et inférieure au calcaire grossier, mais comme étant subordonnés à la partie inférieure de celui ci, il voit avec plaisir que la première opinion de M. de Beaumont, ainsi modifiée, se rapproche de celle qu’il a depuis long-temps fait connaître ; savoir : que ces dépôts à lignites sont dus à des cours d’eau fluviatile qui, agissant pendant que se formaient le calcaire grossière le gypse et le calcaire siliceux, et peut-être longtemps encore après, ont été intercalés à plusieurs étages dans ces formations, ce qui conduit à rejeter de plus en plus toute idée de changemens successifs dans la nature des eaux, pour expliquer les alternances de dépôts marins et d’eau douce dont les terrains des environs de Paris offrent tant d’exemples.

M. Dufrénoy fait ensuite à la Société le rapport suivant sur une question adressée par M. de La Brosse, maire de Ciron, relative à la nature de certaines marnes.

Le département de l’Indre, composé, sur une grande partie de sa surface, de formations jurassiques, et de craie, présente de nombreux plateaux couverts de sables et de fragmens de silex qui constituent un terrain tertiaire semblable à celui de la Normandie et du Maine, dont M. Desnoyers vous a entretenus dans une de vos précédentes séances. Le sol de ces terrains tertiaires est en général peu fertile, le seigle est le seul grain qui y prospère. Ces terrains ne sont recouverts que de bruyères et de taillis de mauvaise venue. On y voit de distance en distance des fermes isolées, et, sauf celles appartenant à des propriétaires assez riches pour faire venir à grands frais de la marne, prise à une assez grande distance, ces exploitations sont toujours très languissantes.

Depuis quelques années, l’agriculture de ce pays a reçu des améliorations sensibles, par la découverte de plusieurs marnières, et les propriétaires font sans cesse des recherches pour en découvrir de nouvelles ; le peu de connaissances de la plupart d’entre eux en minéralogie et en chimie ne leur permettent pas de reconnaître, soit par l’aspect de la pierre, soit par des essais docimastiques, si les matières qu’ils trouvent sont de véritables marnes. Ils sont obligés de faire des épreuves agricoles, qui demandent toujours beaucoup de temps et entraînent dans des dépenses assez