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M. Desnoyers a joint à la lettre de M. Desmoulins la note suivante :

« La lettre de M. Ch. Desmoulins, relative aux différens âges des calcaires tertiaires de la Gironde, confirme pleinement les distinctions établies par M. Deshayes à l’aide des fossiles, et celles auxquelles j’étais arrivé pour les faluns de la Loire identiques zoologiquement et chronologiquement avec ceux de Bordeaux.

« M. Desmoulins distingue dans la Gironde deux étages principaux, moellon et parisien, qui ne se confondent point. les mêmes rapports existent dans la Loire, où le contact du terrain tertiaire des Faluns montre évidemment un gisement transgressif sur le calcaire d’eau douce de la dernière formation parisienne (Sainte-Maure en Touraine, Blois, et plusieurs points de la Sologne).

« La même discordance s’observe dans le petit bassin du Cotentin, où les tufs marins de Carentan et le falun de Rouville, avec fossiles analogues à ceux de la Loire, ne se confondent point avec la grande masse de coquilles, analogues a celles du calcaire grossier, et contenues soit dans des faluns incohérents, soit dans le calcaire à milliolites, d’Orglandes, de Néhou, etc.

« Les environs de Rennes nous offrent une discordance analogue ; le calcaire grossier parisien représenté dans cette localité par le calcaire de Pentpéan, avec orbitolites, milliolites, et plusieurs espèces toutes parisiennes, présente des alternances de calcaire d’eau douce ; tandis que dans le vallon voisin, à un niveau plus bas que la surface des anciens travaux de la mine, les tufs marins, correspondans au calcaire de Douai, sont adossés au terrain tertiaire plus ancien de Pontpéan, sans se confondre avec lui, et ne contiennent plus que les fossiles (coquilles, polypiers, os de lamantins, etc.) qui se retrouvent si abondamment au nord de Rennes et jusqu’à Dinan, lesquels sont analogues à ceux de Touraine, quoique avec un bien plus petit nombre d’espèces.

« Dans la Loire-Inférieure, le bassin des Cléons, et la plupart des dépôts coquilliers à l’est, au nord-est et au sud-est de Nantes, sont la continuation de la formation récente de Touraine et d’Anjou, mais à un niveau bien inférieur ; tandis qu’au nord-ouest et au sud-ouest de la ville, vers Pont-Château, les calcaires à chaux de Cambon, de Bergon, etc, sont, la plupart, comme ceux de Pontpéan, des couches alternatives de calcaire à milliolites de calcaire d’eau douce, semblables aux bancs mélangés de Sergy et de presque toute la partie supérieure du calcaire grossier