Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Spezzia. Les dépôts stratifiés sont indiqués dans leur ordre de superposition en commençant par les plus supérieurs. Il parle successivement des blocs et graviers de Massa, des lignites, argile et grès de Caniparola, du grès siliceux, du macigno, du calcaire compacte gris, ou marbre de Porto venere, des schistes bruns, des grès bruns et schistes gris, du calcaire grenu du Capo-Corvo, du marbre de Carrare, du schiste micacé de la vallée du Frigido, des euphotides et serpentines. Ce Mémoire est accompagné de plusieurs coupes, et d’une carte coloriée représentant les environs du golfe de la Spezzia ; il entrera dans le 1er vol. des Mém. de la Société.

M. Texier, architecte, lit un Mémoire sur la géologie des environs de Fréjus, département du Var.

En voici un extrait :

« La ville de Fréjus, qui, du temps des Romains, était située au bord de la mer, offrait aux vaisseaux un port et des arsenaux considérables. Aujourd’hui elle est située dans l’intérieur des terres. Les observations, basées sur l’inspection des monumens antiques de cette ville, font connaître que ce phénomène de la retraite des eaux continue encore aujourd’hui.

« Le golfe de Fréjus avait autrefois une étendue très considérable, la mer venait baigner le pied des montagnes qui s’étendent au-delà de Fayence ; des traces du séjour de la mer existent dans les roches calcaires qui forment le contour de l’ancien golfe, au fond duquel on trouve un terrain houiller qui contient les débris d’une forêt de bambous tous inclinés dans la même direction ; une éruption volcanique lança plus tard une coulée de laves qui couvrit une partie de ce terrain, et fut jusqu’à la mer, où son extrémité forma un promontoire.

« Enfin les débris dès montagnes de Fréjus roulés par les eaux jusqu’à la mer, formèrent des attérissemens qui consolidèrent le terrain et le rendirent habitable ; ces attérissemens continuent depuis ; il viendra un temps où le golfe de Fréjus sera entièrement comblé. Depuis les Romains jusqu’à nos jours, le retrait de la mer a été de 1050 mètres, ou 2 pieds par année.

Les montagnes de l’Esterelle sont de porphyre rouge. Entre la base de ces montagnes et la mer on remarque un gisement de